Histoire du Manitoba français

Ligne de temps

Les peuples Assiniboine, Dakota, Cris, Déné, Anishinabé et Oji-Cri habitent les terres qui vont devenir le Manitoba actuel. Ces terres sont leur territoire traditionnel et ils en sont gardiens.

1738

L’explorateur La Vérendrye atteint le site actuel de Saint-Boniface.

Développement d’un sens d’identité métis parmi une communauté distincte. La nation métisse est un peuple d’ascendance européenne et autochtone provenant des plaines. Ils sont entre autres le pilier de l’économie de la traite des fourrures.

1812

Les premiers colons en provenance de l’Écosse s’établissent à la Fourche.

1815

La rivalité entre la Compagnie de la Baie d’Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest est telle que des incidents violents éclatent entre les Métis et les colons. Jean-Baptiste Lagimodière se rend au Bas-Canada pour informer Lord Selkirk de la situation.

1818

Arrivée officielle de l’Église catholique à la colonie : Mgr Joseph-Norbert Provencher ouvre la première école, dit la première messe, construit la première église et fait ouvrir la première école de filles avec les sœurs Nolin. Il reçoit un territoire où il va fonder la paroisse de Saint-Boniface.

1822

Création du Conseil d’Assiniboia, un gouvernement local et qui fonctionne en anglais et en français.

1835

Le Conseil devient une assemblée législative, avec des tribunaux, des comités et une force policière. Les francophones sont présents à tous les échelons du Conseil.

1844

Arrivée des Sœurs Grises de Montréal à Saint-Boniface. Elles œuvrent principalement dans le domaine de l’éducation et de la santé.

1844

Naissance de Louis Riel, père fondateur de la province du Manitoba.

1845

Arrivée à Saint-Boniface du futur Mgr Alexandre-Antonin Taché.

1855

Le Collège de Saint-Boniface est officiellement fondé par Mgr Alexandre Taché et l’établissement se situe au coin de l’avenue Taché et de la rue Masson.

1867

Confédération du Canada.

1869

Premières élections démocratiques à la Rivière-Rouge, 12 représentants des paroisses protestantes et 12 représentants des paroisses catholiques sont élus et forment un gouvernement provisoire. Le gouvernement provisoire, présidé par Louis Riel, propose une « Liste des droits » pour que la Rivière-Rouge entre dans la Confédération canadienne.

1869

Thomas Scott est pendu sur ordre du Gouvernement provisoire de Louis Riel et pour cause d’insubordination.

1870

Louis Riel et son gouvernement provisoire négocient l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne. La Liste des droits du gouvernement provisoire de Louis Riel est placée dans la Loi du Manitoba de 1870. L’article 23 garantit l’usage du français à la législature et dans les tribunaux de la province ainsi que dans l’impression des lois et avis provinciaux. L’article 22 garantit un système d’écoles confessionnelles, catholique et protestant (l’enseignement en français est tenu pour acquis).

1870

Meurtre d’Elzéar Goulet, attentat contre André Nault, invasion domiciliaire de madame Riel, attentat contre Joseph Dubuc.

1871

Le Parlement impérial confirme les droits constitutionnels inscrits dans la Loi du Manitoba.

1871

Louis Riel et les Métis appuient le gouvernement manitobain dans son combat contre l’invasion feniane. À la suite de cette action de soutien au gouvernement provincial, le gouvernement de l’Ontario offre une récompense de 5 000 $ pour la capture de Louis Riel et d’Ambroise Lépine.

1871

Signature des Traités n° 1 et n° 2 qui visent les terres sud du Manitoba actuel.

1871

Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface par les Sœurs Grises. C’est le premier hôpital de l’Ouest canadien.

1873

Louis Riel est démocratiquement élu à plusieurs reprises à la Chambre des Communes à Ottawa. Ses pairs lui interdisent de siéger et le gouvernement fédéral l’envoie en exil. Une fois rendu aux États-Unis, Riel doit faire face à des chasseurs de primes envoyés par Ottawa pour sa capture.

1873

Le Traité n° 3 est signé. Conclue à l’angle nord-ouest du lac des Bois, une partie des terres visées dans l’accord inclut l’est du Manitoba actuel.

1874

Signature du Traité n° 4. La majorité des terres visées par le traité sont en Saskatchewan, mais une portion se trouve dans l’ouest du Manitoba actuel.

1875

Ambroise-Dydime Lépine et André Nault (Métis et adjoints de Riel) sont condamnés à mort par un tribunal de Winnipeg. Ils sont graciés par le gouverneur général du Canada, mais privés de leurs droits civiques à vie. Un comité d’enquête fédéral reconnaît que le premier ministre John A. Macdonald et son collègue George Étienne Cartier avaient bien laissé entendre à Mgr Alexandre-Antonin Taché qu’il y aurait une amnistie générale, si les Métis déposaient les armes au printemps 1870. L’amnistie n’a jamais été mise en œuvre pour les Métis eux-mêmes, mais plutôt pour leurs opposants canadiens qui ont été compensés financièrement pour leurs pertes et ont obtenu des emplois, ainsi qu’une carrière au service du gouvernement fédéral.

1875

Le Traité n° 5 est signé et vise le centre et le nord du Manitoba actuel.

1876

Le gouvernement fédéral impose au gouvernement du Manitoba l’abolition du Conseil législatif qui devait préserver les droits constitutionnels de la minorité francophone et métisse. En échange, le Manitoba reçoit une hausse de transferts fédéraux.

1878

Le Manitoba reçoit le droit de contrôler l’attribution des terres aux Métis. Tout Métis âgé de 18 à 21 ans peut vendre sa terre, mais il a besoin du consentement de ses parents. Un décret fédéral donne à tous les Métis, quel que soit leur âge, 240 acres de terre. Ils deviennent donc propriétaires fonciers et doivent payer des impôts. Cependant, la grande majorité d’entre eux a déménagé vers les Territoires du Nord-Ouest.

1879

Première demande d’abolition de l’article 22 de la Loi du Manitoba (1870). Ces demandes sont repoussées. L’article 22 vise les écoles confessionnelles et l’article 23 l’usage du français à la législature et dans les tribunaux de la province ainsi que dans l’impression des lois et avis provinciaux.

1883

Création du village (ou de la ville comme on disait à l’époque) de Saint-Boniface, le premier gouvernement municipal urbain francophone au Manitoba.

1885

Louis Riel est condamné à mort, et pendu pour son rôle dans la Rébellion du Nord-Ouest. Le gouvernement fédéral choisit de le juger en vertu d’une loi datant de 1352 qui prévoit la peine de mort obligatoire par pendaison, alors qu’une loi canadienne similaire datant de 1868, qui aurait dû être invoquée, ne prévoit qu’une accusation d’attentat à la sûreté de l’état avec une peine d’emprisonnement à vie.

1887

Le 17 juillet, l’Union National Métis Saint-Joseph est fondée.

1890

Le gouvernement provincial de Thomas Greenway abolit les articles 22 et 23 de la Loi du Manitoba et approuve la Manitoba Official Language Act qui implose l’anglais comme seule langue officielle.

1896

Suite à l’abolition du système scolaire confessionnelle catholique en 1890, le gouvernement fédéral et provincial négocie un compromis sur la question de l’enseignement. Le Règlement Laurier-Greenway permet les cours d’instruction religieuse après les heures de classe et autorise l’enseignement dans une langue autre que l’anglais, là où le nombre d’élèves le justifie.

1902

Fondation de la Société historique de Saint-Boniface par Mgr Adélard Langevin.

1913

Fondation du journal La Liberté.

1916

La loi Thornton abolit l’éducation en français. Création de l’Association d’Éducation des Canadiens français du Manitoba (A.É.C.F.M.) pour lutter en faveur des droits scolaires.

1925

Fondation du théâtre Cercle Molière.

1946

CKSB, une radio créée par les dons de francophones du Manitoba, entre en ondes le 27 mai.

1955

On autorise l’enseignement du français de la 4e à la 6e année.

1967

Restitution partielle du droit d’enseigner en français.

1967

Fondation du 100 NONS qui œuvre à l’épanouissement de l’industrie et de la culture musicale francophone au Manitoba.

1968

Fondation de la Société franco-manitobaine (SFM), qui remplace l’A.É.C.F.M., mais avec un mandat plus étoffé.

1969

Adoption de la Loi sur les langues officielles.

1970

Le premier Festival du Voyageur est organisé durant l’année du centenaire de la création de la province du Manitoba.

1970

Adoption de la loi 113 par le gouvernement néo-démocrate du premier ministre Edward Schreyer. Le français reprend la place qu’il avait occupée avant 1916 comme langue d’enseignement, sur un pied d’égalité avec l’anglais.

La Loi 113 qui indique d’abord que le français et l’anglais sont officiellement reconnus comme les deux langues officielles d’enseignement dans les écoles publiques du Manitoba. La loi scolaire permet l’enseignement en français à 100 % du temps de la maternelle à la 3e année, et à 75 % du temps de la 4e à la 12e année. Pour obtenir cet enseignement en français, les parents doivent demander la permission aux commissaires scolaires d’avoir des classes où il est possible d’enseigner en français. En retour, les commissaires exigent qu’il y ait un minimum d’élèves inscrits dans ces classes. Il s’agit donc d’une loi, dite « permissive », qui va déclencher de nombreuses crises scolaires, opposer les parents francophones contre d’autres parents de leurs communautés et créer un climat malsain pour les deux communautés linguistiques et dans la communauté francophone elle-même.

1973

Fondation du Conseil jeunesse provincial, l’organisme provincial des jeunes francophones du Manitoba.

1974

Inauguration du Centre culturel franco-manitobain.

1974

La Commission scolaire de Saint-Boniface ferme l’École Taché (inscriptions insuffisantes), une école française. Les parents luttent pendant deux ans pour obtenir gain de cause et sa réouverture.

1974

Fondation des Éditions du Blé.

1975

Affaire de l’École de Saint-Norbert : les parents anglophones de la division scolaire Seine s’opposent à la construction d’une école réservée aux francophones, et demandent une nouvelle école anglophone. Les parents francophones obtiennent gain de cause, mais le surintendant, Normand Boisvert perd son poste.

1976

Affaire Georges Forest : le juge Armand Dureault de la Cour de comté de Saint-Boniface décrète que la Loi du Manitoba (1890) faisant de l’anglais la seule langue officielle du Manitoba est ultra vires. Le gouvernement néo-démocrate d’Ed Schreyer ne reconnaît pas la décision et ne la porte pas en appel.

1976

Affaire de l’École du Précieux-Sang qui divise les parents de cette communauté les uns contre les autres à cause de la Loi 113. Un groupe veut le programme bilingue, un autre le programme français : le programme français obtient gain de cause.

1976

Fermeture de l’École de Saint-Georges et imposition aux parents francophones de déménager leurs enfants à Powerview. On leur promet qu’il s’agit d’une mesure temporaire.

1977

Affaire Georges Forest : Le gouvernement néo-démocrate d’Ed Schreyer demande à Georges Forest de payer 17 000 $ pour la traduction en français de lois provinciales pertinentes à son cas. Forest fait appel.

1978

Création de la Fédération provinciale des comités de parents.

1978

Fondation de Francofonds, une fondation mise sur pied pour aider à soutenir financièrement les organismes et associations francophones du Manitoba.

1978

Création de la Fédération des aînés franco-manitobains.

1979

Affaires Georges Forest : les juges de la Cour suprême du Canada déclarent que la Loi du Manitoba (1890) est invalide : l’article 23 de la Loi du Manitoba (1870) est rétabli.

1980

L’étudiant en droit Roger Bilodeau reçoit une contravention unilingue pour excès de vitesse. Il affirme que l’article 23 (avec le mot « shall ») de la Loi du Manitoba (1870) oblige le Manitoba à traduire toutes les lois approuvées depuis 1890 et à donner des services en français. La Cour de comté de Saint-Boniface déclare que « shall » n’est pas obligatoire, mais seulement indicatif : Bilodeau fait appel.

1980

Le gouvernement conservateur de Sterling Lyon fait approuver la Loi 2 sur les services en français qui, en principe, restaure le bilinguisme au Manitoba. La copie anglaise ou française aura priorité, selon la langue dans laquelle la loi a été rédigée ou la copie circulée. La SFM s’oppose fortement à cette parodie de restauration du bilinguisme manitobain.

1980

Dévoilement du drapeau franco-manitobain, choisi lors d’un concours provincial organisé par le Conseil jeunesse provincial.

1981

Le gouvernement provincial met en place le Secrétariat des services en langue française. Les conservateurs de Sterling Lyon perdent leurs élections au profit des néo-démocrates de Howard Pawley.

1982

Affaire Bilodeau : Le nouveau gouvernement offre des services en français dans les régions à forte concentration francophone, une correspondance gouvernementale dans la langue du choix, des formulaires bilingues, bref, un appareil gouvernemental totalement bilingue. Il est aussi question d’enchâssement constitutionnel des droits linguistiques, à cause de la poursuite Bilodeau.

1982

La Charte canadienne des droits et libertés est adoptée et après de nombreuses négociations avec le gouvernement fédéral de Pierre-Elliot Trudeau, les Métis obtiennent une reconnaissance constitutionnelle, au même titre que les francophones hors Québec et les anglophones au Québec.

1982

Le 3 octobre à Saint-Boniface, le regroupement des femmes Franco-manitobaines, qui devient par la suite Pluri-elles, est lancé officiellement.

1983

Affaire Bilodeau : Entente de principe tripartite entre les gouvernements fédéral, provincial et la SFM pour l’obtention de services en français, ainsi qu’un enchâssement constitutionnel : il s’agit de stopper la poursuite Bilodeau qui, s’il a raison, causerait le chaos législatif dans la province. En réaction, une véritable levée de boucliers et de protestations publiques paralyse pendant des semaines la bonne marche du gouvernement provincial. Les trois partis fédéraux implorent, à deux reprises, le gouvernement Pawley de ne pas céder devant la pression de l’opinion publique, qui demande le retrait des propositions d’enchâssement. Le conseil municipal de Winnipeg et les municipalités rurales du Manitoba organisent des référendums au sujet des droits constitutionnels des francophones, alors que ni la ville de Winnipeg ni les municipalités rurales ne sont concernées par les propositions d’enchâssement : les électeurs rejettent massivement les propositions gouvernementales et l’élargissement de la prestation de services pour la minorité de langue officielle de la province.

1983

Dans la nuit du 30 janvier 1983 vers 3 h, les bureaux de la SFM au 194, boulevard Provencher sont incendiés par main criminelle et complètement ravagés. La SFM s’installe au CUSB.

1983

Le Juge Alfred Monnin devient le 3e francophone nommé au poste de juge en chef de la Cour d’appel du Manitoba.

1984

Affaire Bilodeau : Les propositions d’enchâssement sont retirées, le gouvernement proroge ses travaux législatifs et la cause Bilodeau retourne devant la Cour suprême du Canada.

1985

La SFM aménage dans ses nouveaux locaux à la Maison franco-manitobaine, au 383 boulevard Provencher. Cet édifice avait été construit suite à l’incendie d’origine criminelle. La Maison franco-manitobaine, construite en partie avec des dons de la communauté, héberge aussi les bureaux de plusieurs associations franco-manitobaines et les ateliers de l’hebdomadaire La Liberté.

1985

Crise scolaire à Île-des-Chênes pour la construction d’une école secondaire pour les francophones qui la demandent au nom de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

1985

Affaire Bilodeau : La Cour suprême du Canada rend sa décision : l’article 23 de la Loi du Manitoba (1870) oblige la province à traduire ses lois dans les deux langues officielles. Toutes les lois du Manitoba approuvées depuis 1890 sont déclarées inconstitutionnelles, mais demeurent, temporairement, valides. La province a un délai de 120 jours pour donner à la cour un calendrier de traductions. La Loi 2 (1980) est déclarée invalide.

1985

Le ministre provincial de l’Éducation préfère envoyer la question de la mise en œuvre de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés devant les tribunaux, plutôt que de donner aux parents francophones ce qu’ils demandent depuis 1982.

1986

Fondation de l’Association culturelle franco-manitobaine (ACFM), l’organisme porte-parole qui unit les comités culturels de la francophonie du Manitoba rural.

1987

Organisation des premiers États généraux de la francophonie manitobaine.

1988

Création de l’Association des juristes d’expression française au Manitoba.

1988

Le gouvernement provincial de Gary Filmon met en place la Politique des services en langue française qui reconnait le fait que la population francophone du Manitoba constitue un élément de l’une des caractéristiques fondamentales du Canada. Cette politique a pour but de permettre aux Manitobains et Manitobaines d’expression française et aux établissements qui les servent de bénéficier de services gouvernementaux comparables dans la langue des lois du Manitoba.

1988

Après avoir accepté de mettre en veilleuse leurs demandes, les parents cherchent à obtenir par la négociation la mise en œuvre d’une division scolaire francophone et, ainsi, la gestion scolaire à laquelle ils ont droit, en vertu de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

1989

Création de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM).

1990

Le Centre de ressources éducatives à l’enfance (CRÉE) voit le jour.

1991

Le principe de l’offre active dans la mise en œuvre des services en langue française au Manitoba, est adopté.

1991

Mise en ondes d’Envol 91 FM, première radio communautaire francophone dans l’Ouest canadien.

1992

Après des mois de consultations infructueuses et d’accrochages avec le gouvernement provincial, les parents francophones se rendent à la Cour suprême pour obtenir la gestion scolaire.

1992

Adoption de la Partie III de la Loi sur la ville de Winnipeg établissant les services municipaux en français; à Ottawa, la Chambre des Communes reconnaît Louis Riel comme fondateur de la province du Manitoba.

1993

Les francophones reçoivent le droit exclusif de gérer leurs écoles et l’éducation en français, langue première, partout dans la province. La Cour suprême donne raison aux parents et, ensuite, clarifie les obligations du gouvernement manitobain dans ce dossier. En mai 1993, le gouvernement dépose le projet de loi relatif à la nouvelle division scolaire francophone, qui reçoit le numéro 49.

1994

Ouverture de la Division scolaire franco-manitobaine, avec plus de 4000 étudiants dans 20 écoles en provenance de 9 divisions scolaires cédantes.

1994

Signature de la première Entente Canada-communauté franco-manitobaine.

1996

 L’AMBM crée le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM).

1998

Lancement d’Entreprises Riel, agence de développement qui travaille dans le développement économique communautaire et le marketing touristique.

1998

Le gouvernement Filmon demande au juge de la Cour provinciale, Richard Chartier, de se pencher sur la mise en œuvre de la Politique des services en français. Le rapport, déposé en mars 1998, recommande, entre autres, la mise en place de six centres de services bilingues dans les régions désignées : deux en ville, un à Sainte-Anne, un à Saint-Pierre-Jolys, un à Saint-Laurent, et un à Notre-Dame-de-Lourdes.

1999

Ouverture officielle du Centre de santé Saint-Boniface inc.

2000

Les Sœurs Grises du Manitoba transfèrent l’intendance de leurs œuvres de santé à la nouvelle Corporation catholique de la santé du Manitoba.

2000

Ouverture de la Maison des artistes visuels francophones.

2001

Mise sur pied du Conseil communauté en santé par la SFM.

2001

La ville de Winnipeg remplace les panneaux bilingues Arrêt/stop par des panneaux unilingues anglais. Suite à de fortes revendications notamment formulées par la SFM, les panneaux bilingues sont remis en place.

2001

Adoption d’un nouveau logo bilingue par la ville de Winnipeg.

2001

Le ministre responsable des Services en langue française présente le premier rapport sur les services en français.

2001

La SFM adopte la stratégie « Agrandir l’espace francophone ».

2002

Ouverture des Centres de services bilingues.

2002

Nomination de la Franco-Manitobaine Maria Chaput au Sénat canadien. Elle est la première femme franco-manitobaine nommée au Sénat.

2002

Ouverture de la Maison Gabrielle-Roy.

2003

La Cour suprême du Canada confirme que deux chasseurs métis, Steve et Roddy Powley, ont eu leurs droits de Métis violés par la Loi sur le gibier; les Métis ont le droit de chasser pour se nourrir, mais, à l’avenir, le chasseur métis doit prouver trois choses : une, que là où il chasse, une communauté métisse y a vécue et chassée; deux, qu’à l’heure actuelle, il y a une communauté métisse dans cette même région; et trois, que le chasseur ou les chasseurs, sont des descendants de la communauté historique de Métis et qu’ils sont membre de la communauté métisse actuelle. Cette cause reconnaît, pour la première fois dans l’histoire du Canada, les droits ancestraux des Métis. La décision Powley de la Cour suprême du Canada reconnait pour la première fois l’existence d’un droit autochtone propre aux Métis.

2003

L’Accueil francophone parrainée par la SFM voit le jour.

2005

Affaire Rémillard : Dans le cadre de l’arrêt R c Rémillard, la cour provinciale confirme les obligations linguistiques de la ville de Winnipeg. Le juge Joyal indique que le service de Police de la ville de Winnipeg est visé par la chartre de la ville de Winnipeg ainsi que son règlement sur les services en français et que les francophones ont accès aux tribunaux afin de contester la validité d’un avis d’infraction devant la cour.

2006

Incorporation du Directorat de l’activité sportive du Manitoba inc.

2007

La Fédération des Métis, qui a entamé depuis quelques années une revendication territoriale, se présente devant la Cour du Banc de la Reine du Manitoba qui juge qu’ils n’ont pas le droit de penser qu’ils ont une base territoriale. La Fédération a fait appel à cette décision, en février 2009.

2007

L’Agence nationale et internationale du Manitoba (ANIM) voit le jour.

2009

Affaire Rémillard :  La cause Rémillard est emportée en appel. La Cour a conclu que le ministère public n’avait pas réussi à la convaincre que le juge de première instance, le juge Joyal, avait commis une erreur de droit ou qu’il avait outrepassé sa compétence. Elle a également rejeté la prétention du ministère public selon laquelle la seule voie juridique donnant ouverture à redressement était la plainte déposée auprès de l’ombudsman. Ce fut la première audience dans la Cour d’appel du Manitoba à se dérouler entièrement en français. Les accusés ont donc pu plaider dans la langue officielle de leur choix.

2009

Le 8 janvier 2009, à la cour de Brandon, le juge Combs acquitte le chasseur Will Goodon d’accusations de chasse illégale, parce que ses droits de chasse de Métis sont reconnus dans la Constitution canadienne.

2009

Élection du premier ministre Greg Selinger. C’est le premier à parler français depuis le premier ministre Marc-Amable Girard en 1874.

2010

Une délégation de 30 cyclistes pédale de Winnipeg à Ottawa dans le cadre du projet À vélo pour mon drapeau. Ce projet avait non seulement pour but de souligner le 30e anniversaire du drapeau, mais de faire connaitre le drapeau franco-manitobain au Canada.

2010

Le gouvernement manitobain approuve la Politique manitobaine concernant les Métis, issue de la Commission d’enquête sur l’administration de la justice et les Autochtones, qui avait reçu pour mandat d’examiner la relation entre les Autochtones du Manitoba et le système judiciaire. Soumis en 1991, le rapport de la Commission d’enquête comprenait une analyse et des observations sur le traitement accordé aux Métis au fil de l’histoire. Il faut noter que les Métis ont attendu 10 ans pour obtenir cette Politique. Le gouvernement du Manitoba a transféré des services autorisés de protection de l’enfance, créant une nouvelle institution, la Régie des services à l’enfant et à la famille des Métis, ainsi que l’office désigné correspondant. Elle est fondée sur les cinq principes de base suivants : de reconnaissance, de partenariat, d’ensemble, de capacité et de l’obligation de rendre compte.

2010

Ouverture officielle du nouveau théâtre du Cercle Molière.

2013

Le Juge Richard Chartier devient le 4e francophone nommé au poste de juge en chef de la Cour d’appel du Manitoba.

2013

La Cour suprême du Canada indique que le Canada n’a pas agi de façon honorable dans le dossier des terres ancestrales des Métis. Ce jugement met fin à une démarche de 30 ans devant les tribunaux canadiens : les Métis affirmaient que le gouvernement fédéral avait violé leurs droits constitutionnels dans l’attribution des terres, en vertu des articles 31 et 32 de la Loi du Manitoba (1870). Ils ne demandent pas un retour de leurs terres ancestrales, mais une reconnaissance des torts subis. Depuis ce jugement, les Métis négocient avec le gouvernement fédéral pour obtenir certaines compensations dans le domaine des services.

2013

Ouverture du World Trade Centre Winnipeg. Le WTC Winnipeg a été créé par un partenariat entre la Winnipeg Chamber of Commerce et l’Agence bilingue d’échanges commerciaux du Manitoba (ANIM) et offre des services en français et en anglais.

2013

À son assemblée générale annuelle, la SFM est mandatée à mettre en place des États généraux de la francophonie manitobaine. 

2014

Le lancement des deuxièmes États généraux a lieu le 29 novembre à l’Université de Saint-Boniface.

2015

Les États généraux de la francophonie manitobaine ont été réalisés entre décembre 2014 et septembre 2015. Le mode de consultation choisi est les cafés-citoyens. En chiffres, les États généraux représentent 146 cafés-citoyens et 42 sondages en ligne pour un total de 1533 témoignages. Les réponses aux questions doivent tracer la carte des souhaits et projets des 20 prochaines années pour une communauté qui se distingue, de plus en plus, par sa diversité d’origines : exogame, immersion, francophile, métisse, traditionnelle, immigrante, etc.

2015

La Ville annonce au mois de mai l’ajout d’un poste de coordination à temps plein des services en français à la ville de Winnipeg.

2015

Le 24 novembre, dépôt du projet de loi 6, Loi sur l’appui à l’essor de la francophonie manitobaine par le gouvernement Selinger. La loi, entre autres, donne un cadre législatif à la prestation des services en français et propose une définition de la francophonie manitobaine plus inclusive que la formule traditionnelle.

2016

Nomination de Raymonde Gagné au Sénat du Canada à titre de sénatrice indépendante.

2016

Mise sur pied d’Infojustice, un service d’information juridique.

2016

La ministre responsable des Affaires francophones, l’honorable Rochelle Squires, a déposé le projet de loi 5 – Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine, au nom du gouvernement Pallister, le 14 juin à l’Assemblée législative. Le 28 juin, le projet de loi est passé en 2e lecture et 14 intervenants et intervenantes, dont la SFM, livrent un discours en appui au projet de loi lors des audiences publiques. Le 30 juin la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine est adoptée à l’unanimité par les députés manitobains. La loi prévoit un Conseil consultatif des affaires francophones composé de membres de la communauté et du gouvernement et a pour mandat de fournir au ministre responsable des Affaires francophones des conseils et des recommandations.

2016

Tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour l’adoption du Plan stratégique de la francophonie du Manitoba, Ensemble vers 2035. Le plan est adopté à l’unanimité par la communauté. Ce sont les États généraux qui ont mené à l’élaboration de ce nouveau Plan stratégique.

2016

Mise sur pied d’un comité de refonte de la SFM. Il a pour mandat d’évaluer et d’étudier l’ensemble de la SFM (vision, mission, valeurs, structures politique et administrative).

2017

Les recommandations issues des travaux de refonte sont adoptées en mai 2017 et enclenchent plusieurs changements dans la structure de gouvernance de la SFM, son règlement administratif, et ses activités.

2017

Le nom Société franco-manitobaine est modifié à Société de la francophonie manitobaine afin d’être plus inclusif.

2017

Le tout premier Forum de la francophonie manitobaine a lieu.

2017

Le poste de sous-ministre adjoint du BEF est éliminé et les employés du BEF sont dorénavant sous l’autorité d’un sous-ministre adjoint anglophone qui cumule plusieurs tâches en plus du BEF.


Auteur : Lucien Chaput (1993)
Révision majeur : Jacqueline Blay (2015)

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