Présidences de la SFM

Angela Cassie – Octobre 2021 à aujourd’hui

Angela Cassie s’est jointe au conseil d’administration de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) en tant que vice-présidente en octobre 2017. Après avoir occupé ce rôle de 2017 à 2021, elle a été élue présidente lors de l’assemblée générale annuelle de 2021.

Angela a commencé sa carrière au ministère du Patrimoine canadien, où elle a œuvré de 1998 à 2008, notamment à titre de directrice régionale des communications et des services exécutifs (région des Prairies et du Nord).

Elle a occupé sur une période de 10 ans des fonctions de plus en plus importantes au Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP) à Winnipeg, dont elle était vice-présidente principale, Programmes, expositions et affaires publiques.

Aujourd’hui, en tant que vice-présidente à la transformation stratégique et à l’inclusion au Musée des beaux-arts du Canada, Angela dirige un nouveau service chargé de piloter la mise en œuvre du tout premier plan stratégique du Musée des beaux-arts du Canada. Elle a un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de la politique de justice, d’équité, de diversité et d’inclusion du Musée des beaux-arts du Canada.

Bénévole communautaire active, Angela est membre du conseil consultatif de The Queen’s Own Cameron Highlanders of Canada, du Black History Manitoba Committee, de la Fondation Cancer Care (Manitoba), et co-présidente du Conseil consultatif des affaires francophones de la province du Manitoba.

Angela a été honorée lors du Sommet national des Canadiens noirs de 2017 pour son travail de promotion de la personne.

Elle est membre de la Conférence canadienne du Gouverneur général sur le leadership de 2022.

Anciennes présidences de la SFM

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Christian Monnin – octobre 2017 à octobre 2021

Président Christian MonninChristian Monnin est originaire du Manitoba et a obtenu son BA à l’Université de Saint-Boniface avant de se rendre à Moncton pour poursuivre ses études en droit. Il pratique le droit à Winnipeg depuis 2001 dans les domaines du litige commercial et civil et du droit du travail et de l’emploi. Sa pratique comprend aussi les domaines du droit constitutionnel, le droit public, l’arbitrage commercial international et domestique avec un accent particulier sur les questions de règlementation et du droit du travail.

Christian Monnin est nommé président de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) d’octobre 2017. Le début de son mandat a coïncidé avec d’importants changements à la SFM. C’est à l’AGA de 2017 que la SFM a adopté des propositions visant à modifier le fonctionnement général de l’organisme suivant une étude de ses structures politiques et administratives. Christian a donc présidé un conseil d’administration (CA) sous une nouvelle structure de gouvernance composée de 21 membres élus ou nommés.

Parmi les propositions de l’AGA de 2017, les deux suivantes ont également été adoptées : le changement du nom de l’organisme à la Société de la francophonie manitobaine (anciennement la Société franco-manitobaine) et la tâche de rehausser la visibilité de la SFM. Afin de réaliser ces objectifs, une nouvelle identité visuelle a été jugée nécessaire. La SFM a travaillé avec la firme Deschenes Regnier, dirigé par Guy Régnier, pour le développement de cette dernière. La nouvelle image de marque a été dévoilée le 13 juin 2019 lors d’une soirée à la Maison des artistes visuels francophones.

La SFM a célébré en 2018-2019 son 50e anniversaire. Pour marquer 50 ans au service de la communauté, à la fois en tant que leader et en tant que soutient, la SFM a organisé une soirée cocktail et a lancé avec Envol 91 FM un balado intitulé Baladez-vous… 50 ans de la SFM, pour revenir sur les 50 ans d’histoire de la SFM et les thèmes qui ont marqué l’organisme.

Lors de sa présidence, Christian Monnin a travaillé à la mise en œuvre du Plan stratégique communautaire Ensemble vers 2035… Ce plan stratégique s’articule autour de cinq axes dont l’objectif est de mettre à la disposition des francophones du Manitoba les moyens nécessaires pour réussir leur vie et être en mesure et transmettre fièrement leur culture, de s’engager activement et de contribuer à assurer l’épanouissement de la communauté.

En février 2018, Christian Monnin dépose un mémoire au Comité sénatorial permanent des langues officielles dans le cadre de son étude sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles. La loi n’a pas été révisée dans son ensemble depuis 1988, et il demande que soient revus les principes et les valeurs qui sous-tendent cette loi, ainsi que le rôle des différents partenaires, tant au niveau gouvernemental qu’au niveau des institutions et organismes communautaires, afin de favoriser l’épanouissement des minorités et d’appuyer leur développement. La modernisation de la Loi sur les langues officielles est un dossier sur lequel Christian Monnin travaillera pendant la durée de son mandat.

À l’AGA d’octobre 2019, la SFM est mandatée de jouer un rôle de leadership sur la vente de l’ancien Hôtel de ville (219, boulevard Provencher) et la caserne des pompiers (212, rue Dumoulin), un événement que la communauté francophone et la SFM déplorent. La SFM a mobilisé plusieurs partenaires, et suite à une campagne de sensibilisation passionnée, la SFM et Manitoba Possible ont signé une lettre d’entente qui stipule que la SFM va acheter l’Hôtel de ville de Saint-Boniface une fois que Manitoba Possible aura officiellement pris possession du bâtiment de la Ville de Winnipeg.

Avec cette entente, la SFM souhaite apporter une stabilité aux locataires qui occupent actuellement l’immeuble, soit le World Trade Center Winnipeg, Entreprises Riel (Tourisme Riel), la Maison des artistes visuels francophones et Les amis des arts visuels du Manitoba, et travailler en collaboration avec eux pour prévoir un projet à long terme.

Une autre réalisation de Christian Monnin et du CA de la SFM a été la vente des actions de Presse-Ouest Ltée (POL) à une nouvelle entreprise sociale en 2020. La SFM détenait les actions de POL, la société propriétaire du journal La Liberté, depuis 1970. La transaction qui en résulte est l’aboutissement d’un vaste processus collaboratif de consultation et d’étude menée conjointement par la SFM et POL avec le but de maximiser les opportunités du journal. Après un travail acharné, Presse-Ouest Ltée a finalement obtenu le statut d’organisation journalistique enregistrée.

Si la présidence de Christian a comporté de nombreuses réalisations et avancées pour la francophonie manitobaine, il a également dû faire face à d’importants défis. Christian Monnin et le conseil d’administration ont dû naviguer dans les eaux sans précédent de la crise sanitaire de la Covid-19. La SFM et la communauté ont dû s’adapter du jour au lendemain à ce nouveau coronavirus qui continue à avoir une emprise sur le monde entier. Malgré le fait que la SFM a dû reporter des activités, elle a quand même pu accomplir de nombreuses choses importantes sous le leadership de Christian Monnin et nous continuons à faire avancer plusieurs dossiers tout en tenant compte des restrictions.

Jacqueline Blay – octobre 2015 à octobre 2017

Jacqueline BlayAprès une enfance et une jeunesse vécues en Algérie, Maroc, France et Espagne, madame Jacqueline Blay est arrivée au Canada en septembre 1966 et s’est installée au Manitoba, de façon permanente, en février 1967.

Détentrice d’une maitrise en histoire canadienne de l’Université du Manitoba, Jacqueline Blay a été enseignante, journaliste et réalisatrice à Radio-Canada, avant de poursuivre une carrière de fonctionnaire au gouvernement du Manitoba. Elle a été présidente de la Société historique de Saint-Boniface et de la Maison Gabrielle-Roy.

Elle est l’auteure de l’essai historique L’Article 23, les péripéties législatives et juridiques du fait français au Manitoba (1870-1986) (Prix Réseau 1988), du Tome 1 de l’Histoire du Manitoba français, Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu’à 1870 (Prix Champlain 2010-2011), du Tome 2, Le temps des outrages, 1870-1916 (Prix Champlain, 2014) et du Tome 3, De Gabrielle Roy à Daniel Lavoie (1916-1968). Elle est récipiendaire de la médaille du Jubilé de la Reine et lauréate du Prix Riel, pour l’ensemble de sa contribution au patrimoine francophone du Manitoba.

Jacqueline Blay est nommée présidente par intérim de la Société franco-manitobaine en avril 2015 par le conseil d’administration et est élue à l’unanimité par les membres à l’AGA du 15 octobre 2015.

Ses deux années à la présidence sont remplies d’activités, car la continuation des États généraux de la francophonie manitobaine, entamés en 2013, bat son plein. 146 cafés citoyens ont eu lieu, recueillant 1 533 témoignages. Jacqueline Blay a elle-même animé 26 de ces cafés citoyens et a beaucoup jouie de cette expérience qu’elle qualifie d’inoubliable et riche. Les données compilées par les chercheurs de l’Université de Saint-Boniface sont présentées lors d’une journée communautaire le 23 avril 2016, sous le titre «Rassemblement 2016». Le cabinet PGF Consultants a assuré l’animation de la journée et a élaboré le plan stratégique de la francophonie manitobaine, le résultat tant attendu des États généraux.

L’ébauche du plan stratégique de la francophonie manitobaine a été rendue publique et validée lors de 4 rencontres communautaires et une rencontre avec les organismes. La version finale est adoptée à l’assemblée générale extraordinaire de la SFM le 27 octobre 2016.

En plus des états généraux, plusieurs autres projets et dossiers occupent l’attention de la présidente et de son conseil d’administration, notamment le projet de loi provincial sur les services en français. Le 30 juin 2016, moment historique pour la communauté francophone du Manitoba – la Loi sur l’appui a l’épanouissement de la francophonie manitobaine est adoptée à l’unanimité par les députés manitobains suite à son dépôt en chambre par la nouvelle ministre conservatrice responsable des Affaires francophones, l’honorable Rochelle Squires. Ce projet de loi avait été déposé en novembre 2015 par le gouvernement NPD de l’honorable Greg Selinger mais est mort au feuilleton en mars 2016.

Suite à l’adoption de la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine, la SFM a lancé un processus public de mise en candidature au Conseil consultatif des affaires francophones (ce conseil était prévu dans la Loi). La SFM a soumis sa liste de candidatures potentielles et la Ministre responsable des Affaires francophones a annoncé les membres du conseil lors de l’AGA de la SFM le 13 octobre 2016. La réunion inaugurale du Conseil consultatif des affaires francophones, présidée par madame Blay et la greffière du Conseil exécutif, madame Donna Miller, a eu lieu le 29 novembre 2016.

De plus, sous son leadership, un comité ad hoc sur l’exonération complète de Louis Riel est mis sur pied formé de membres de son conseil et du conseil de l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba. Un document de positionnement à caractère historique demandant l’exonération est déposé au Premier ministre du Canada, le très honorable Justin Trudeau.

L’aménagement des bureaux de l’Accueil francophone dans ses nouveaux locaux au 190, avenue de la Cathédrale se concrétise pendant les mois d’été 2016. Des locaux plus grands s’avéraient étant donné que les employés avaient doublé afin de pouvoir accueillir le nombre grandissant d’immigrants ainsi que les réfugiés au Manitoba.

Au niveau municipal, provincial et fédéral, les dossiers survenus sont :

  • l’annonce d’un premier poste à temps plein par la ville de Winnipeg d’une directrice des services en français. Madame Nicole Young est embauchée pour combler le poste.
  • Rencontres et discussions avec politiciens, fonctionnaires, citoyens et rédaction de lettres de sensibilisation ou de positionnement sur diverses questions comme la fermeture du bureau de poste Saint-Norbert. Gain de cause : avec l’aide de messieurs Normand Gousseau et Michel Lagacé, ainsi que des citoyennes et citoyens de Saint-Norbert, le bureau de poste est toujours ouvert!
  • Fermeture de la clinique express à Saint-Boniface. La SFM a participé et initié plusieurs rencontres et discussions sur les dossiers de santé et de services sociaux en français. Entre autres, madame Blay et le président-directeur général, Daniel Boucher, rencontrent la ministre Rochelle Squires peu de temps après la fermeture et soulèvent la question avec elle. Aussi, le 27 février 2017, madame Blay appuie Santé en français à une rencontre avec le ministre de la Santé, M. Kelvin Goertzen, accompagnée du député de Saint-Boniface, Greg Selinger, et Patrick Fortier initiateur de la pétition de 1 101 signatures contre la fermeture de la clinique. Le Ministre s’est engagé à travailler avec les intervenants sur des solutions quant aux services de santé en français à Saint-Boniface.

Du côté communautaire, le centre d’information juridique francophone du Manitoba – Infojustice Manitoba, voit le jour par un financement reçu de Justice Canada. L’initiative vise à promouvoir l’accès à la justice en français, outiller les francophones décidant de se représenter eux-mêmes devant les tribunaux ou autres instances et orienter les personnes souhaitant un service en français vers les différentes ressources disponibles.

De plus, la SFM avait été approchée par les Jeux d’été du Canada 2017 pour former un partenariat avec son centre d’information 233-ALLÔ pour appuyer le recrutement de 1 200 bénévoles bilingues et fournir des services d’information bilingues aux spectateurs des Jeux, aux touristes et à la population générale avant et pendant les Jeux à Winnipeg du 28 juillet au 13 août 2017.

À l’issue des États généraux, la communauté avait demandé, entre autres, que son organisme porte-parole fasse un retour sur son rôle dans l’épanouissement de la communauté francophone pour ainsi se doter de structures d’intervention politique efficaces et actualisées. La dernière refonte majeure de la SFM datait de 1989, à la suite des États généraux de 1987-1988. Madame Blay et son conseil d’administration ont donc proposé, lors de l’assemblée générale annuelle de la SFM le 13 octobre 2016, qu’un comité ad hoc soit mis sur pied avec le mandat d’évaluer et d’étudier l’ensemble de la SFM (vision, mission, valeurs, structures politique et administrative). Monsieur Ibrahima Diallo avait accepté, à la demande du conseil de la SFM, la présidence du processus de nomination et d’élection au Comité de refonte de la SFM. Les 5 personnes suivantes sont élues par les membres présents à l’AGA : Diane Leclercq, Ben Maréga, Raymond Lafond, Mona Audet et Raymond Hébert. Ce comité a la responsabilité de soumettre, au 31 mars 2017, un rapport qui comprend des recommandations pour discussion et approbation lors de l’assemblée générale extraordinaire qui a eu lieu le 13 mai 2017. La nouvelle structure de gouvernance de la SFM a été élue à l’assemblée générale annuelle de la SFM le 12 octobre 2017. C’est aussi le 5 octobre 2017 que la Société franco-manitobaine est officiellement devenue la Société de la francophonie manitobaine Inc.

Entre ses maintes réunions et fonctions en tant que présidente, madame Blay continuait sa recherche pour pouvoir composer le tome 4 de sa série sur l’histoire du Manitoba français. On peut d’ailleurs suivre régulièrement ses interventions à caractère historique sur la page Facebook : Histoire du Manitoba français.

Mamadou Ka – octobre 2013 à juin 2015

Mamadou KaMonsieur Mamadou Ka est originaire du Sénégal, mais a grandi sur la Côte d’Ivoire. Il a immigré au Manitoba en 1992.

Professeur associé à l’Université de Saint-Boniface (USB), avec une formation de juriste et politologue spécialisé en relations internationales et en politique comparée, son expertise est très souvent mise à profit dans la communauté. Il est chroniqueur et analyste politique (politique canadienne et internationale) à la radio et télévision de Radio Canada, chroniqueur au journal La Liberté (sur la politique internationale africaine), et souvent expert invité durant les élections municipales, provinciales et fédérales. Monsieur Ka travaille aussi avec le Consortium national de formation en santé, volet USB, où il développe et offre des formations interculturelles à travers le Canada.

Monsieur Ka est arrivé au conseil d’administration de la SFM en 2011 comme vice-président et fut élu à la présidence à l’assemblée générale annuelle (AGA) en octobre 2013. Monsieur Ka s’est toujours impliqué dans sa communauté. Entre autres, il a été vice-président de l’Alliance française du Manitoba, membre fondateur et président de L’Amicale de la Francophonie Multiculturelle du Manitoba Inc., ainsi que président et vice-président du Conseil ethnoculturel manitobain de consultation et de revendication.

La priorité de monsieur Ka durant sa première année à la présidence était toute la question du financement de notre quotidien La Liberté. La Liberté avait subi des coupures importantes du Fonds du Canada pour les périodiques. Maintes rencontres et correspondances avec la ministre Shelly Glover, le Secrétariat aux affaires francophones, gens de la communauté ont eu lieu pour trouver des solutions de financement.

À l’AGA 2013, une proposition demandant l’élaboration d’une vision à long terme pour le secteur éducation avait été adoptée. La SFM et la CSFM se sont rencontrées pour discuter d’une vision. Les directions de la SFM, de l’Université de Saint-Boniface (USB) et de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) se sont rencontrées pour approfondir les discussions et entamer la rédaction d’un plan d’action en éducation autour du concept d’une Politique d’encadrement linguistique et culturelle (PELEC) proposé par la DSFM.

Le grand dossier des États généraux de la francophonie manitobaine a également vu le jour à l’AGA 2013. Un comité directeur chargé d’encadrer la préparation de la démarche pour mettre en œuvre les États généraux de la francophonie manitobaine a été nommé par le conseil d’administration de la SFM. Il s’agissait de Louis Tétrault (président du comité), Madeleine Arbez, Jacqueline Blay, Carole Freynet-Gagné, Raymonde Gagné et Justin Johnson. Le président de la SFM, Mamadou Ka, y a siégé également pour faire le lien entre les deux entités. Daniel Boucher et Natalie Gagné agissaient comme personnes ressources au comité directeur. Les services de deux contractuelles ont été retenus pour appuyer la coordination des cafés-citoyens/recrutement de bénévoles (Lucienne Châteauneuf) et le marketing et les communications (Suzanne Druwé, grâce à un prêt de services du CDEM). La journée du lancement des consultations communautaires par cafés-citoyens a eu lieu le samedi 29 novembre 2014. Plus de 225 personnes ont participé en personne et une cinquantaine ont participé grâce à la transmission en direct qui était assurée par Productions Rivard.

Le Premier ministre Greg Selinger avait annoncé, lors de l’AGA 2013, la mise sur pied d’un comité provincial de sous-ministres et représentants communautaires pour élaborer un nouveau plan d’action sur les services en français à la province (plan menant à une éventuelle loi). L’objectif du comité était d’évaluer la prestation des services en français au sein du gouvernement provincial et de ses divers organismes afin de conseiller le ministre responsable des Affaires francophones quant aux services à améliorer et aux stratégies à utiliser pour répondre aux besoins de la communauté.

En plus de ces projets d’envergure, la candidature de la SFM avait été choisie en tant qu’hôte du Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques par le Centre de la francophonie des Amériques en novembre 2013. La SFM a travaillé avec l’Université de Saint-Boniface qui accueillit le Forum dans ses locaux. L’USB a également fourni l’hébergement du 23 au 30 juin 2014. Le Forum est un événement rassembleur sous forme de rencontre internationale offrant la possibilité aux participants de rencontrer divers spécialistes engagés au cœur de la francophonie des Amériques.

Un autre grand dossier qui a pris naissance sous sa tutelle était le Centre de justice francophone au Manitoba. L’élaboration du concept du projet de Centre de justice francophone au Manitoba fut entamée avec l’Association des juristes d’expression française du Manitoba et autres partenaires potentiels. La rédaction et le dépôt de la demande de financement à Justice Canada . La demande pour une étude de faisabilité d’un éventuel Centre de justice francophone au Manitoba a été approuvée. PRA Inc. a été embauché pour entreprendre l’étude de faisabilité qui a été remise à Justice Canada à la fin juin 2015.

Sous son leadership, la SFM avait également développé un dossier de la plainte sur l’identification des francophones dans le recensement au Commissariat aux langues officielles et le dépôt de la poursuite devant la cour fédérale.  Le travail se continue avec les avocats. Cette plainte porte sur la définition de «francophone» aux fins de Statistique Canada. Le dossier de preuve avait été déposé et la SFM attendait la rétroaction de la couronne et une date pour que la cause soit entendue à la cour fédérale.

La fermeture de la cour à Saint-Boniface avait été annoncée par la province à laquelle la SFM avait réagi fortement auprès du Premier ministre Greg Selinger pour renverser la décision. Le Premier ministre avait convoqué la SFM à une rencontre avec plusieurs intervenants du ministère de la Justice avec but de maintenir l’emplacement de la cour à Saint-Boniface. La décision avait été renversée par le Premier ministre et la cour allait demeurer à Saint-Boniface.

En outre, à l’entrée en fonction du nouveau maire de Winnipeg, Brian Bowman, la SFM avait pu le rencontrer pour lui parler de la francophonie manitobaine et le sensibiliser à l’importance des services en français au niveau de la ville de Winnipeg.

Enfin, Mamadou Ka aura pu, durant son mandat, améliorer la communication entre l’organisme porte-parole et la communauté par l’entremise entre autres, du bilan mensuel pour informer la communauté des dossiers sur lesquels la SFM travaille et ainsi donner un bel aperçu concis des projets ponctuels tout comme les projets à longue durée, envoyé aux abonnés courriels, affiché au site Web et diffusé par Twitter et Facebook.

Monsieur Ka démissionna en juin 2015 pour se présenter comme candidat conservateur provincial pour Saint-Boniface.

Nicole Forest Lavergne – octobre 2011 à octobre 2013

Nicole Forest LavergneNative de Saint-Malo au Manitoba, madame Forest Lavergne a œuvré pratiquement toute sa vie dans le domaine des affaires et au sein d’organismes communautaires. Elle est certifiée du Collège Red River en comptabilité et a étudié en administration des affaires au Collège technique de Saint-Boniface. Madame Lavergne et son mari ont fait carrière principalement dans le domaine des assurances. Ils étaient propriétaires et gestionnaires de l’entreprise familiale, Assurance Lavergne, pendant plus de 40 ans. En 1997, Nicole ouvre la Galerie Rivière-aux-Rats qui expose et vend des œuvres de l’artiste Réal Bérard. On y retrouve plus de 200 œuvres de l’artiste franco-manitobain. En 1998, elle ouvre également le premier gîte dans sa région, le gîte de Forest, où elle y accueille des dizaines de visiteurs chaque année. En juillet 2002, le premier festival folk d’été entièrement francophone voit le jour après qu’elle ait monté une équipe de bénévoles qui créent ensemble le Chantecler à Saint-Pierre-Jolys.

Avant d’être élue présidente de la SFM, Nicole a siégé au conseil d’administration en tant que conseillère de la région sud et ensuite en tant que vice-présidente, et ce depuis 2002.

Sous son leadership, la SFM a assuré la mise en œuvre du projet Vers l’accès aux soins de santé pour tous! avec les partenaires du comité directeur (Université de Saint-Boniface, Corporation catholique de la santé du Manitoba, Office régional de la santé de Winnipeg, Conseil communauté en santé du Manitoba, Centre de santé Saint-Boniface, Hôpital général Saint-Boniface, Abri Marguerite). Ce projet consistait à établir les bases d’un système d’aiguillage qui simplifierait la navigation des francophones de Winnipeg – et notamment les aînés (ciblée comme pilote) – dans l’ensemble du système de santé. Toutes les étapes du projet ont été communiquées à la haute direction de l’ORSW et les partenaires communautaires et gouvernementaux ont confirmé leur engagement au financement de l’an 1 du plan d’affaires. Les démarches ont été entamées pour la mise sur pied du nouveau comité directeur conjoint d’Accès santé ainsi que la mise en œuvre et la gestion, lesquelles seraient assumées, dès avril 2013, par le Centre de santé Saint-Boniface.

Les démarches se poursuivirent pour l’élaboration d’un projet de loi provincial sur les services en français en collaborant avec le ministre responsable des Affaires francophones et le Secrétariat aux affaires francophones pour bâtir un plan qui mènerait à une éventuelle loi sur les services en français. La province s’était engagée à effectuer un travail interne pour débuter un processus qui produirait des actions concrètes vis-à-vis la communauté.

Madame Forest Lavergne, accompagnée de monsieur Ibrahima Diallo, ancien président de la SFM, sont comparus devant le Comité permanent des langues officielles sur la Feuille de route le 8 décembre 2011 à Ottawa. La SFM a participé activement à la consultation entourant le renouvellement de la Feuille de route sur la dualité linguistique. La première consultation a eu lieu avec la députée de Saint-Boniface, madame Shelly Glover, pour la consultation manitobaine et la deuxième avec le ministre James Moore dans le cadre de la consultation nationale. La SFM a pu présenter les recommandations de la communauté francophone du Manitoba. Localement, plusieurs activités ont été coordonnées autour de la participation citoyenne dans le cadre des consultations dont la campagne «Dis donc c’que tu penses» en partenariat avec le Conseil jeunesse provincial, les médias étudiants de l’Université de Saint-Boniface et trois autres groupes partenaires, soit l’Université de Saint-Boniface, l’Association étudiante de l’Université de Saint-Boniface et la Fédération de la jeunesse canadienne-française.

Des efforts de concertation en matière d’éducation française au Manitoba se sont poursuivis en coordonnant 3 rencontres d’intervenants de la communauté pour continuer le dialogue suite à la publication du «Manifeste en éducation française» de monsieur Roger Legal et publié le 9 janvier 2012. L’objectif était d’approfondir certaines discussions et de travailler en semble à remédier certaines lacunes du système d’éducation française au Manitoba.

Le partenariat entre la SFM, le Réseau communautaire, l’AMBM et le CDEM en ce qui a trait au développement rural fut solidifié par la mise en œuvre d’un plan stratégique (mission, vision, objectifs, actions prioritaires) ainsi qu’un protocole d’entente.

Pour donner suite à l’annonce du gouvernement fédéral qui allait rapatrier les programmes de Citoyenneté et Immigration Canada, la SFM a rencontré la députée de Saint-Boniface, madame Shelly Glover, pour discuter de ce transfert de pourvoyeur de services d’immigration de la province au fédéral en plus d’avoir communiqué par lettre avec le ministre Jason Kenney pour lui faire part de nos préoccupations. À la suite d’une intervention de madame Glover, le ministre a indiqué qu’une personne serait chargée de la liaison avec la communauté.

La bonne relation de travail avec la Sénatrice Chaput s’est continuée sous la tutelle de Nicole. La SFM a pu offrir ses commentaires sur son expérience au Manitoba dans le but d’alimenter la réflexion sur le projet de loi S-211 avancé par la Sénatrice. Nous avons également collaboré avec la Sénatrice Chaput pour organiser une rencontre d’information et de consultation avec différents intervenants communautaires.

En conclusion, il va sans dire que l’épanouissement et le développement de sa communauté sont de mise pour Nicole Forest Lavergne de par son leadership dans les initiatives telles que la collaboration avec le Conseil communauté en santé, la DSFM et le Secrétariat aux affaires francophones sur l’accès et l’offre de services en français pour les citoyens de Thompson et à la recherche d’un financement à long terme pour le Cercle Molière, pour en nommer que quelques-uns.

Ibrahima Diallo – octobre 2006 à octobre 2011

Ibrahima DialloNé au Sénégal, Ibrahima Diallo est arrivé au Manitoba en 1985 à titre de chargé de cours à la faculté des sciences (zoologie, microbiologie) du Collège universitaire de Saint-Boniface**. Précédemment, il avait été Directeur du Centre de recherches zootechniques de Dahra-Djolof au Sénégal. En 2000, il devient Doyen de la faculté des arts et d’administration des affaires et des sciences au Collège universitaire de Saint-Boniface**. Ibrahima s’est toujours beaucoup impliqué dans la communauté et siège à de nombreux comités et conseils d’administration. Il a participé à de nombreuses conférences, colloques ou tables rondes traitant de la dualité linguistique, de la diversité culturelle, de l’immigration, organisés par différents ministères et organismes (Commissariat aux langues officielles, Patrimoine canadien, Conférence mondiale des Nations Unies contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, African Communities in Manitoba, Association canadienne-française pour le savoir et bien d’autres). Ibrahima Diallo a d’ailleurs été récipiendaire de l’Ordre des francophones d’Amérique en novembre 2009. Ce prix a été décerné par le Conseil supérieur de la langue française du Gouvernement du Québec pour sa contribution exceptionnelle à la francophonie.

Ibrahima Diallo est élu à la présidence du conseil d’administration de la Société franco-manitobaine alors que la communauté entreprend un exercice de repositionnement de ses organismes pour mieux servir la communauté tant au rural qu’à l’urbain. Avec le président-directeur général de la SFM, Ibrahima rencontre les conseils d’administration des organismes à caractère provincial, pour échanger sur des idées quant à l’avenir de la communauté – défis collectifs, communications accrues, relations synergiques. Cette démarche, entreprise par la SFM, a reçu l’appui de l’ensemble des organismes qui, de leur côté, ont pris l’exercice au sérieux et ont participé activement pour atteindre notre objectif de bâtir une communauté plus forte pour l’avenir. Tous ces efforts mènent à la mise en œuvre d’un modèle de collaboration communautaire entre les organismes qui sert de marche à suivre dans notre objectif de concertation et de partenariat avec le ministère du Patrimoine canadien, la province du Manitoba et l’ensemble des partenaires gouvernementaux.

Durant ses mandats à la présidence, la SFM a collaboré à la mise sur pied de l’Agence nationale et internationale du Manitoba (ANIM) dans le but de continuer l’élan de la communauté sur la scène internationale dans le domaine économique. Sur la scène fédérale, la SFM est appelée à transiger avec le nouveau gouvernement canadien du Premier ministre Stephen Harper et doit réagir à des coupures de programmes importants pour la francophonie à l’échelle nationale tel le Programme de contestation judiciaire.

La SFM travaille de près avec la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) pour faire valoir le rôle important que jouent nos communautés dans le développement de notre pays. Ibrahima siège au Comité directeur du Sommet des communautés francophones, événement qui a eu lieu les 1, 2 et 3 juin 2007 et regroupait des centaines de francophones de partout au pays pour définir les grandes orientations pour nos communautés pour les dix prochaines années. Ibrahima participe également au Forum des leaders qui sert de suivi au Sommet et qui vise à mettre en place un plan d’action concret. Ibrahima rencontre plusieurs leaders politiques et hauts fonctionnaires, tant au niveau fédéral que provincial, pour leur faire part des dossiers et enjeux prioritaires qui touchent l’ensemble de la communauté. Les relations avec le Québec ont également évolué grâce à une rencontre avec le ministre Benoit Pelletier. Cette rencontre a permis de le sensibiliser à notre communauté et à notre désir de prendre une part active au Centre de la francophonie des Amériques. Ibrahima préside le Conseil de l’immigration du Manitoba, conseil qui regroupe différents intervenants de la province intéressés à l’immigration et ayant pour mandat d’apporter au gouvernement des renseignements, des conseils, des idées et points de vue sur les questions d’immigration touchant entre autres la disponibilité des services d’établissement pour les nouveaux immigrants et le recrutement d’immigrants professionnels qualifiés, le logement et l’emploi. Un dossier de grande envergure est survenu aux assemblées annuelles de 2007 et 2008, alors que la SFM est mandatée d’étudier la possibilité d’avoir un projet de loi sur les services en langue française.

Le 19 octobre 2009, l’honorable Greg Selinger, député de Saint-Boniface, est élu 21e Premier ministre du Manitoba et celui-ci choisit de conserver la responsabilité des affaires francophones. La SFM continue donc à travailler avec un gouvernement provincial néo-démocrate.

Le conseil d’administration de la SFM prend, en décembre 2009, la très difficile décision de vendre la Maison franco-manitobaine où logeaient plusieurs organismes de la communauté. L’édifice nécessitait des réparations majeures – les études démontraient qu’un ou des organismes à but non lucratif ne pouvaient absorber ces coûts.

La SFM et la communauté ont fait le bilan des cinq dernières années afin d’y façonner un plan stratégique pour les prochains cinq ans, le Plan de développement global de la communauté 2010-2015. Les organismes se sont donné un modèle de collaboration (découlant de l’initiative Changement 2008) axé sur les résultats, efficace et pratique. La SFM a non seulement exercé son rôle de leadership dans le processus de planification, mais elle s’est engagée comme participante active à la mise en œuvre de cette vision commune. Elle a aussi négocié une nouvelle entente au nom de la communauté avec le ministère du Patrimoine canadien.

Les discussions se continuent avec les représentants du Musée canadien des droits de la personne afin d’assurer que les deux langues officielles soient respectées et représentées dans le musée. La SFM a collaboré avec les divers intervenants pour assurer que l’histoire de notre communauté soit véhiculée à travers le musée.

La Cour d’appel du Manitoba a rendu une décision favorable en novembre 2009 dans la cause R. Rémillard c. la Reine qui traite des obligations linguistiques de la Ville de Winnipeg et de l’engagement de la Ville à reconnaître et à prendre toutes les mesures voulues pour respecter ses obligations.

La SFM a siégé à maints conseils, comités tels Abri Marguerite (entité qui gère les activités de l’immeuble de logement temporaire pour les nouveaux arrivants), comité organisateur des projets francophones dans le cadre des célébrations de Homecoming/Retrouvailles 2010.

La SFM a coordonné les activités francophones de ce grand projet provincial.

À l’occasion du 30e anniversaire du drapeau franco-manitobain, la SFM organise, du 14 au 31 mai 2010, le périple de 30 cyclistes qui allaient parcourir 2 300 kilomètres à vélo de Winnipeg à Ottawa pour promouvoir le drapeau franco-manitobain ainsi que la francophonie manitobaine sur leur passage. Cette initiative s’intitulait : À vélo pour mon drapeau!

L’aménagement des bureaux de la SFM dans ses nouveaux locaux au plein cœur du boulevard Provencher à l’unité 106 du 147, boulevard Provencher se concrétise pendant le mois d’août 2010.

Sur la scène nationale, la SFM a fait partie du Forum des leaders qui regroupe les 33 organismes signataires du protocole de collaboration visant à faire front commun sur le développement des dossiers qui feront avancer la francophonie canadienne, le tout organisé par la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, dont la SFM en est membre.

Les dossiers au niveau municipal, provincial et fédéral se sont multipliés : mise sur pied et participation au comité de travail portant sur le plan d’action pour l’amélioration des services de langue française de la Ville de Winnipeg; discussions avec « Les amis du Upper Fort Garry » afin d’y assurer la place des francophones dans ce projet; dépôt d’une plainte auprès du Commissaire aux langues officielles pour ce qui est de l’élimination du formulaire long obligatoire du recensement 2011; rencontres avec plusieurs agences et ministères fédéraux pour revoir les progrès entourant la mise en œuvre de la Feuille de route du gouvernement canadien; et notre participation active dans le dossier pour maintenir le bureau de poste dans son emplacement actuel sur le boulevard Provencher.

Comme suite au renouvellement du Plan stratégique communautaire 2010-2015, le Plan de développement global de la communauté francophone du Manitoba, la SFM s’est dotée elle-même de son plan stratégique quinquennal qui vise à fournir au conseil d’administration, à la direction et au personnel leur plan de travail et leurs bases décisionnelles pour les cinq prochaines années.

Les discussions avec le gouvernement provincial sur le dossier d’une éventuelle loi sur les services en français ainsi que le dossier de l’immigration francophone au Manitoba se continuent. La province s’est engagée à effectuer un travail interne pour amorcer un processus qui produira des actions concrètes vis-à-vis la communauté.

La SFM a également parrainé le projet intitulé « Vers l’accès aux soins de santé pour tous! » avec la Corporation catholique de la santé du Manitoba, le Collège universitaire de Saint-Boniface** et l’Office régional de la santé de Winnipeg. Le but du projet est de préparer une feuille de route ayant pour but le développement des services de santé primaire auxquels la population francophone de la région de Winnipeg aurait accès.

L’initiative « Agrandir l’espace francophone au Manitoba : passons à l’action!» a été traduite en plan d’activités «Initiative communautaire de la Société franco-manitobaine : La recherche au service de l’action». Le plan a été présenté au Collège universitaire de Saint-Boniface ** qui est devenu le partenaire principal dans l’élaboration de la composante recherche. La communauté de chercheurs du CUSB et les représentants communautaires ont collaboré à la rédaction d’une lettre d’intention soumise au Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) pour l’obtention d’une ARUC (Alliance recherche universités-communautés) qui permettrait aux francophones de l’Ouest du Canada de mieux comprendre leur nouvel espace démographique, social, culturel, linguistique et économique. Cette alliance stratégique permet aux chercheurs et aux partenaires communautaires d’identifier conjointement des problèmes inhérents à notre nouvelle francophonie et de proposer des nouvelles solutions. La SFM siège au comité directeur de cette ARUC-IFO (Alliance de recherche universités-communautés sur les identités francophones de l’Ouest canadien). Le comité directeur cherchera des occasions pour faire connaître à la communauté le résultat des recherches entreprises. En terminant, rappelons que Ibrahima Diallo avait reçu une ovation debout par les participants à l’assemblée générale annuelle en 2006 en tant que premier immigrant à présider la SFM.

**Le Collège universitaire de Saint-Boniface adopte officiellement le nom Université de Saint-Boniface le 1er septembre 2011.

Henri Bisson – octobre 2003 à octobre 2006

Henri BissonOriginaire de la Saskatchewan, Henri Bisson a consacré 35 ans de vie professionnelle à l’enseignement dont 2 ans en Saskatchewan, 4 ans en Allemagne et 29 ans au Manitoba. Il a été directeur suppléant pendant 12 ans, directeur adjoint pendant 2 ans et directeur d’école pendant un peu plus de 9 ans. Il a enseigné presque tous les niveaux à partir de la 3e année scolaire au secondaire, dans toutes les matières. Il a eu le privilège d’enseigner dans les systèmes privé, public en anglais, public en immersion et public dans les écoles françaises sans compter l’enseignement de la programmation provinciale de la Saskatchewan (toutes les matières en 3e et 6e années), du Manitoba (toutes les matières 6e, 7e, 8e années et secondaire), de l’Ontario en immersion (6e, 7e et 8e années) et du Québec (4e, 6e années et secondaires) ainsi que l’éducation aux adultes (anglais). Suite à l’enseignement, Henri s’occupe avec divers contrats dont celui de coordonnateur du Partenariat Éducation – Finance – Santé.

L’arrivée d’Henri Bisson à la présidence de la SFM est marquée par un changement de leadership sur la scène fédérale. L’élection de Paul Martin à la tête du Parti Libéral et par conséquent au poste de Premier ministre du Canada, ainsi que le remaniement ministériel qui s’ensuit contribuent au ralentissement de certains dossiers importants pour la communauté, dont le renouvellement des Ententes Canada-communauté. Cette année de transition n’est toutefois pas perdue, car elle permet à la SFM et la communauté de mettre à jour son Plan de développement global et d’adopter les nouvelles priorités quinquennales de la communauté (2004-2009).

La stratégie qui vise le renforcement et l’agrandissement de l’espace francophone au Manitoba continue de diriger les actions de l’organisme porte-parole. D’ailleurs nous y comptons, entre autres, la participation de la SFM dans la coordination de la conférence Le Français pour l’avenir, la campagne de sensibilisation Bien parmi nous ! et la mise sur pied de l’Accueil francophone.

Henri Bisson a participé à la délégation qui s’est rendue en Alsace dans le but d’établir de nouvelles relations culturelles et économiques avec la région du Bas-Rhin, et ce en collaboration avec le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM) et la province du Manitoba. La Coalition francophone de la petite enfance au Manitoba a été mise sur pied et la SFM siège à son comité directeur. Le forum ConverGence, qui permet à la communauté et aux gouvernements provincial et fédéral à mieux travailler en partenariat, voit le jour. Côté communautaire, la SFM offre à la communauté un guide et des sessions d’information sur la gestion du risque ainsi qu’un regroupement de la majorité des organismes sous un même régime d’assurance et un plan de retraite pour permettre aux employés des organismes de la communauté de recevoir des services d’assurances collectives adéquats.

En conclusion, il va sans dire que tisser des liens, collaborer et entretenir de bonnes relations de travail sont de mise pour Henri Bisson. C’est également sous la présidence d’Henri Bisson que germe le grand projet Changement 2008 qui encourage les relations synergiques au sein de la communauté.

Marianne Rivoalen – octobre 2000 à octobre 2003

Marianne RivoalenNative de Saint-Labre, Marianne Rivoalen a effectué ses études de droit à l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick. Durant ses années à la SFM, elle pratiquait le droit à Winnipeg, d’abord au sein du cabinet Aikins, MacAulay et Thorvaldson, puis au ministère de la Justice du Canada. Bien connue de la communauté, Marianne a notamment fait partie des conseils d’administration, du Centre Miriam, du Réseau action femmes et de la Caisse populaire de Saint-Boniface et a été présidente de Pluri-elles (Manitoba) Inc. et de l’Association des juristes d’expression française du Manitoba.

Avec l’arrivée de Marianne Rivoalen, les femmes et les jeunes se voient encourager à s’impliquer davantage dans le conseil d’administration de la SFM, plus traditionnellement composé de bâtisseurs chevronnés. Au nouveau visage du conseil d’administration s’ajoutent les résultats concrets de la nouvelle répartition des tâches entre le conseil d’administration et le personnel de la SFM, adoptée en 1997. Daniel Boucher étant passé de directeur général à président-directeur général, il assume désormais de nouvelles responsabilités, entre autres celle d’agir à titre de porte-parole politique auprès des médias, ce qui allège la charge de travail quotidienne de Marianne Rivoalen et lui permet d’effectuer, en filigrane, un important travail de réflexion sur l’avenir de la communauté.

Ce partage inédit des responsabilités générera une cohésion impressionnante entre le conseil d’administration et le personnel de la SFM, dont s’inspireront les autres organismes et qui permettra de voir naître, dans une synergie et une concertation remarquables, une des plus importantes stratégies de l’histoire de la SFM.

Car si nombre d’événements, dont d’importants progrès dans le dossier de la santé, la nomination de Maria Chaput au sénat canadien et le rétablissement des panneaux bilingues arrêt/stop à Saint-Boniface, ont marqué les trois années pendant lesquelles Marianne Rivoalen exerçait ses fonctions de présidente, la naissance de la stratégie « Agrandir l’espace francophone » a tout simplement transfiguré la communauté francophone du Manitoba.

Le 29 septembre 2001, le consultant Ronald Bisson faisait part des résultats inquiétants d’une étude effectuée sur l’avenir démographique des Franco-Manitobains et invitait sérieusement la communauté francophone à « occuper un plus grand espace démographique, social, culturel et économique en insérant le projet francophone dans le projet social de la province dans son ensemble ». Cette stratégie, qui sera longtemps connue sous le nom de « toile de fond », sera adoptée à l’unanimité lors de l’assemblée générale de la SFM en octobre 2001 et orientera par la suite toutes les activités non seulement de la SFM, mais des autres organismes et de l’ensemble de la communauté francophone du Manitoba.

Le changement de direction était assez brusque. Il s’agissait de demander à une communauté dont la force de survie avait jusqu’alors été le coude à coude, la fierté des racines, le repli et l’obstination non seulement d’élargir sa conception de la francophonie, mais d’ouvrir ses rangs aux personnes non francophones. La communauté devait même aller vers ces nouveaux groupes -immigrants francophones, personnes bilingues, familles mixtes, étudiants des écoles d’immersion- identifiés dans le rapport de Ronald Bisson et les inciter à participer à la vie communautaire francophone.

Malgré certaines craintes exprimées par les Franco-Manitobains, l’idée fait rapidement son chemin. La SFM soutient encore aujourd’hui que l’épanouissement de la communauté francophone du Manitoba doit passer par l’élargissement de la collectivité, par une politique d’inclusion et d’ouverture, par de nouveaux rapprochements et alliances, par l’inclusion dans son projet de société de personnes provenant d’autres provinces, d’autres pays et d’autres communautés linguistiques.

Il s’agissait d’un défi de taille, mais les organismes et les membres de la communauté l’ont brillamment relevé. Il faut dire que la SFM, en 2002-2003, a consacré d’importants efforts à faire connaître et à promouvoir la fameuse « toile de fond » auprès de la communauté. La SFM a rencontré de nombreux groupes et organismes afin de leur présenter les grandes orientations de la stratégie Agrandir l’espace francophone, de les encourager à inclure ces orientations dans leurs plans d’activité respectifs et de leur donner des exemples concrets d’initiatives à mettre en œuvre.

Très innovatrice, la stratégie de la SFM a par ailleurs été citée deux fois en exemple par le ministre responsable des langues officielles, Stéphane Dion, lors de l’assemblée canadienne du Barreau en Ontario et de la 27e assemblée générale de la FCFA en 2002. Monsieur Dion s’est même inspiré de la vision communautaire de la SFM dans la préparation du Plan d’action pour les langues officielles qu’il a lancé à l’hiver 2003.

Enfin, parce qu’elle visait entre autres la clientèle des nouveaux arrivants francophones, la stratégie de la SFM a donné des résultats concrets dans le domaine de l’immigration, tel que la mise sur pied d’une structure d’accueil et d’intégration. Le Manitoba francophone a très rapidement été reconnu comme un chef de file national dans le domaine de l’inclusion proactive des immigrants.

En conclusion, Marianne Rivoalen se rappellera toujours l’émergence dans la communauté, grâce à la « toile de fond », de ces valeurs qui étaient et sont restées les siennes : le respect, la tolérance, l’ouverture et la modernité.

Michel Chartier – octobre 1997 à octobre 2000

Michel ChartierOriginaire de Saint-Lazare au Manitoba, Michel Chartier est devenu, en octobre 1997, le plus jeune président de la Société franco-manitobaine (SFM). Diplômé en droit de l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick depuis 1990, Michel Chartier pratique maintenant le droit à Winnipeg au sein du cabinet Monk Goodwin.

C’est depuis un très jeune âge que Michel Chartier s’implique dans la communauté francophone de Manitoba, soit en occupant des emplois à l’intérieur d’organismes ou en offrant ses services bénévolement dans la communauté (Entreprises Saint-Boniface, le Conseil jeunesse provincial, le journal La Liberté, l’Association des juristes d’expression française du Manitoba et la Société franco-manitobaine). C’est à partir de 1991 que Michel Chartier accepte de siéger au conseil d’administration de la SFM, premièrement à titre de vice-président de l’organisme et ensuite à titre de président à compter de 1997.

Au niveau national, Michel Chartier a siégé à titre de vice-président pour la région de l’Ouest et du Nord au sein de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada. Il a aussi été membre de divers groupes de travail, de la FCFA du Canada, de la Ville de Winnipeg et de la Province du Manitoba.

Pendant ses trois années à la présidence de la SFM, Michel Chartier a su rallier la communauté francophone du Manitoba afin que cette dernière travaille en plus étroite collaboration et se concerte davantage dans la réalisation de divers projets. Parmi les grandes réalisations, nous comptons la renégociation et la signature d’une deuxième Entente Canada-communauté, la réalisation du plan de développement global, les consultations régionales sur l’avenir du Réseau communautaire, l’établissement d’une meilleure communication entre la communauté francophone du Manitoba et les différents paliers de gouvernements (fédéral, provincial et municipal) et le développement et la conceptualisation de l’équipe manitobaine (rencontres de lobbying avec des ministères fédéraux et provinciaux).

En conclusion, nous pouvons assurément dire que pendant ses trois années à titre de président de la SFM, Michel Chartier a agi comme un catalyseur pour la communauté francophone du Manitoba. Michel a su rassembler les membres et les organismes de la communauté afin que ces derniers travaillent tous ensemble à l’atteinte d’un but commun. Ce but étant de développer et de promouvoir la communauté afin que cette dernière se développe à son plein potentiel.

Patricia Courcelles – octobre 1993 à octobre 1997

Patricia CourcellesAyant grandi dans le village de Saint-Malo, au sud du Manitoba, Patricia Courcelles a été impliquée avec la Société franco-manitobaine (SFM) de 1989 jusqu’à 1997. L’implication de Patricia Courcelles avec la SFM s’est effectuée graduellement, premièrement à titre de conseillère, deuxièmement à titre de vice-présidente de la concertation et finalement à titre de présidente pour un mandat de cinq (5) ans.

Infirmière de profession, Patricia Courcelles travaille maintenant à titre de Coordinatrice de Recherche en Cardiologie au Centre des Sciences et de la Santé de Winnipeg. Engager au développement de la communauté francophone du Manitoba, Patricia Courcelles a mis son expertise pendant de nombreuses années au service d’organismes de la communauté, tels que la SFM et le Festival du Voyageur.

Au cours des années de Patricia Courcelles à la présidence de la SFM, certains dossiers ont fait couler beaucoup d’encre. Parmi ces dossiers, nous comptons plus particulièrement sur le dossier des nouvelles plaques d’immatriculation du Manitoba. La SFM exigeait du gouvernement provincial que les plaques soient bilingues, et ce, en inscrivant le mot « Bienvenue » au bas de la plaque.

La SFM avait finalement eu le droit de produire un collant inscrit  » Bienvenue  » et les personnes désirant s’afficher pouvaient l’apposer sur leur plaque d’immatriculation. Parmi les autres dossiers importants, nous comptons sur la signature de la première Entente Canada-communauté pour la communauté francophone du Manitoba. La SFM avait d’ailleurs créé le Comité conjoint de l’Entente Canada-communauté qui avait comme mandat de distribuer les fonds provenant de l’Entente dans la communauté. C’était d’ailleurs la première fois qu’un tel comité était créé dans la communauté francophone du Manitoba avec un mandat de la sorte.

La SFM avait aussi effectué, à différentes reprises, des campagnes de sensibilisation à Ottawa auprès de ministères, de sénateurs et de hauts fonctionnaires fédéraux afin de les sensibiliser aux besoins de notre communauté et de l’importance de l’Entente Canada-communauté au développement et à l’épanouissement de notre communauté. Sous le règne de Patricia Courcelles, la SFM s’est aussi impliquée dans le domaine de la santé (services offerts en français aux francophones) ainsi que dans le domaine de l’éducation avec l’Entente Canada-Manitoba.

En terminant, Patricia Courcelles a su, lors de ces années à la présidence de la SFM, continuer et développer davantage le travail de ses prédécesseurs, soit de rallier la communauté francophone du Manitoba, et de promouvoir le travail collectif entre organismes et non pas le travail individuel.

Georges Druwé – novembre 1991 à novembre 1993

Georges DruwéSi les souliers de Raymond Bisson étaient grands à remplir, à certains égards du moins, on ne pouvait certainement pas trouver mieux que Georges Druwé. En effet, ce bon et doux géant assuma la présidence de notre organisme qui a poursuivi son élan sans même changer de vitesse.

Georges Druwé aura piloté la SFM à travers les eaux constitutionnelles houleuses du dit Accord de Charlottetown et de l’ardu processus qui a précédé le malheureux dénouement du rejet de cette entente au référendum pan-canadien d’octobre 1992. Si cet échec a pu comporter un côté bien sombre, il faut toutefois reconnaître que ce fut quand même, pour la SFM, une autre occasion de redorer son blason. En effet, dans l’ensemble des discussions sur la fameuse question constitutionnelle, la SFM avec ses institutions sœurs de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) en sont ressorties gagnantes puisqu’elles avaient réussi à se faire entendre, en dépit des adversités conjoncturelles, et à projeter une image de fermeté et de sobriété.

Dans l’autre grand dossier qui était une épine bien douloureuse dans le pied de la francophonie manitobaine depuis fort longtemps, celui de la gestion scolaire, c’est durant le mandat de Georges Druwé que ça débouche finalement. D’abord, l’effort concerté dirigé par la Fédération provinciale des comités de parents et appuyé par la SFM avait porté le dossier devant la Cour suprême du Canada à nouveau en décembre 1992. Le jugement qui forcera finalement le gouvernement Filmon a plié l’échine ne tarde pas à sortir; en effet c’est le 4 mars 1993 que le plus haut tribunal du pays réitère les grandes lignes de son jugement de 1990 dans l’affaire Mahé et somme les autorités provinciales à respecter l’article 23 «sans retard». La province adopte son projet de loi 34 en 1993.

Le groupe de mise en oeuvre présidé par l’ancien juge en chef du Manitoba, monsieur Alfred Monnin, se lance en action avant même que la loi ne soit adoptée. Bien que le résultat final de cette entreprise ne soit pas encore connu au moment où ces lignes sont écrites, un optimisme prudent permet d’espérer que la gestion scolaire partira d’un bon pied.

Si le mandat de Georges Druwé à la barre de la SFM restera peut-être associé à l’obtention de la gestion scolaire, il ne faudrait pas passer sous silence les autres initiatives majeures poursuivies vigoureusement par l’équipe de Georges Druwé. Pensons ici à la remise sur pied d’un réseau d’agents et d’agentes. Pensons aux tables de concertation régionales et sectorielles. Pensons au travail gigantesque du comité conjoint avec la Ville de Winnipeg pour la mise en place de la Loi sur la Ville de Winnipeg. Pensons aux interventions importantes pour l’obtention de meilleurs services dans le domaine de la santé, et notamment au rapprochement à cet égard avec l’Hôpital général Saint-Boniface, etc. Un autre domaine d’intervention de la SFM durant le mandat de Georges Druwé mérite une mention bien spéciale. L’assemblée générale de 1990 avait traité du dossier paroisse et la SFM avait hérité d’un mandat dans ce domaine. L’équipe de la SFM s’en est occupée, les autorités diocésaines collaborent et un progrès certain sera sans doute rapporté à la prochaine assemblée annuelle.

Enfin, ce qui aura probablement surtout marqué le mandat de Georges Druwé, et ce n’est pas le fruit du hasard, c’est un heureux rapprochement qui s’est opéré entre l’organisme qu’est la SFM et la communauté qui est sa raison d’être. Étant l’humaniste indéfectible qu’il est, Georges Druwé n’a pu faire autrement que de marquer la SFM de son empreinte d’ouverture, d’accueil, de dialogue, de disponibilité.

Raymond Bisson – novembre 1989 à novembre 1991

Raymond BissonAvec l’arrivée de Raymond Bisson à la présidence et la restructuration qui s’ancre solidement, la SFM semble prendre un nouveau souffle, une nouvelle ardeur, un nouveau dynamisme. La Société franco-manitobaine fait sentir sa présence très positivement tant au sein de la Fédération des francophones hors Québec qu’auprès des gouvernements canadiens, québécois et manitobain. La présence active et appréciée de la SFM dans ces diverses arènes reçoit une abondante attention des médias qui cultivent eux aussi l’image de telle sorte qu’il devient agréable et valorisant pour les Franco-manitobains et les Franco-manitobaines de s’identifier à cette image et de s’y associer.

Au niveau des revendications politiques, la SFM poursuit son travail collaborateur au sein du Comité directeur des structures scolaires. À la demande du Comité directeur des structures scolaires (CDSS), le président, Raymond Bisson, rencontre, avec le président de la Fédération provinciale des comités de parents, Jacques Gagnon, le Premier ministre Gary Filmon afin de faire démarrer les pourparlers relatifs à la gestion scolaire.

La SFM multiplie ses contacts auprès des trois niveaux de gouvernement pour les inciter à offrir chacun davantage au niveau de la prestation des services en français. Au fédéral, les choses étant plus avancées, on tente d’élargir avantageusement l’extension de «l’offre active». Au provincial, il s’agit de revenir à la charge directement et via le comité consultatif provincial pour raffermir les engagements des divers ministères et assurer la compétence bilingue des coordonnateurs des services en français ainsi qu’introduire, en termes réels, le concept de l’offre active. Au plan municipal, l’activité s’exerce sur deux axes. D’abord, auprès de la ville et de la province, il y a des représentations à faire pour faire respecter la Partie III de la Loi sur la Ville de Winnipeg et pour tenter d’apporter des améliorations à cette loi. Par ailleurs, la jeune Association des municipalités bilingues continue de bénéficier d’appui technique et de services de secrétariat de la SFM.

Un exemple concret d’action dans le domaine de la revendication politique mérite d’être signalé; il s’agit du dossier portant sur les décrets de la province du Manitoba dont le Conseil d’administration élu suite à la restructuration se saisit dès janvier 1990. Le CA mandate son président pour rencontrer le Premier ministre afin de tirer cette question au clair. La province ne veut pas démordre de sa position mais les négociations entre le Premier ministre Filmon et le président Bisson se soldent par une entente rarement vue dans des confrontations de ce genre. La province et la SFM s’entendent pour référer conjointement cette question à la Cour suprême du Canada. Ce geste témoignait de la nouvelle façon avec laquelle la SFM traiterait les dossiers litigieux: la confrontation serait désamorcée en faveur de façons imaginatives d’arbitrer les conflits.

À lui seul, le dossier constitutionnel a évidemment consommé un impressionnant montant d’énergie. Les préparatifs au fatidique accord du Lac Meech ont exigé beaucoup mais la recherche de solutions de rechange après son échec a été encore plus accaparante. La SFM s’est présentée à toutes les tribunes qui lui étaient offertes: la Commission Spicer, la Commission Fox-Decent et la Commission Beaudoin-Edwards, sans oublier la Commission québécoise Bélanger / Campeau. C’était évidemment plutôt délicat de se présenter à cette dernière, mais une fois de plus, le président de la SFM, Raymond Bisson, s’en est tiré avec brio. Sans diluer le message qui se devait d’être fait au Québec, le natif de Dunrea l’a fait avec fermeté mais avec délicatesse et courtoisie aussi, de sorte que la SFM est sortie de l’exercice ayant gagné le respect d’un grand nombre. Dans le domaine de la revendication des services en français, la SFM a poursuivi un vigoureux lobby tant au niveau fédéral qu’au niveau provincial, y inclus auprès des sociétés de la Couronne ainsi, en effet, qu’au niveau de la Ville de Winnipeg. Les résultats positifs que l’on a pu récolter de ces démarches n’ont certes pas été proportionnels aux énergies investies; toutefois, on a pu constater une certaine augmentation dans le nombre des services en français offerts au public ainsi que dans la promotion de ces services. Ces progrès ont été particulièrement observables au niveau de la province et de la ville, c’est-à-dire aux deux niveaux qui étaient particulièrement souffrants.

Lors des élections provinciales, la SFM s’est impliquée en interrogeant les trois chefs puis en faisant connaître leurs positions à l’égard du français.

Toujours dans le secteur politique, la SFM a continué à collaborer dans le dossier de la gestion scolaire. Cette collaboration s’est déployée particulièrement au niveau de la planification et de l’exécution d’une importante campagne de sensibilisation auprès des parents francophones du Manitoba. Le président lui-même et d’autres représentants et représentantes de la SFM ont également participé aux discussions avec les hautes autorités provinciales suivant le jugement de la Cour Suprême dans le cas Mahé ainsi qu’au sein du Groupe de travail présidé par monsieur Edgar Gallant.

Dans le champ de la concertation, sous la présidence de Raymond Bisson, la SFM s’est réellement souciée de rapprochement avec les autres organismes, notamment dans les secteurs de la culture, du patrimoine, de l’éducation, de l’économie, de la santé et des paroisses. En outre, la SFM a fourni un appui précieux à quelques organismes: l’Association des cadres et des professionnels et des professionnelles et la Fédération des aînés franco-manitobains. Par ailleurs, le président Raymond Bisson et la directrice générale Cécile Bérard, accompagnés de trois jeunes d’âges différents ont fait une présentation originale qui a été remarquée et appréciée à la Commission nationale d’étude sur l’assimilation – le projet Vision d’avenir de la Fédération des jeunes canadiens-français.

Sous l’égide du Comité de la promotion des services en français, diverses initiatives ont été conçues ou développées. Que l’on pense au Réseau des personnes contacts qui s’est agrandi ou au Centre d’information «233-ALLÔ» qui s’est investi à pieds joints dans le Festival du Voyageur ou aux trousses pour les nouveaux arrivants, ou au calendrier d’activités, ou à l’Annuaire des services en français ou encore au bulletin d’information «SFM Info»; ce sont autant de manifestations visibles et tangibles de services en français qui correspondent à de véritables besoins et qui sont vraiment très disponibles, à portée de la main.

Une autre grosse besogne bien entamée sous l’administration de Denis Clément, mais que les circonstances ont voulu qu’elle atteigne sa vitesse de croisière durant la présidence de Raymond Bisson, est celle des initiatives déployées en vue d’obtenir une Entente Canada-Communauté. Bien que cet ambitieux projet pourtant prometteur n’ait pas encore abouti en dépit de l’énorme investissement de temps et d’énergie qui y a été englouti, toutes ces démarches n’ont pas été vaines. Les diverses rondes de consultation en région ainsi que les multiples rencontres générales et sectorielles ont quand même servi à identifier beaucoup plus clairement les priorités de la population franco-manitobaine ainsi qu’à rapprocher les divers groupes communautaires et sectoriels de façon étonnante.

Enfin, une dernière initiative fort intéressante dirigée par Raymond Bisson durant sa présidence qui mérite une mention spéciale est celle de la Tournée au Québec intitulée «Sept plaines journées». Appuyé de représentants et de représentantes de la communauté franco-manitobaine de tous les âges et de divers backgrounds, Raymond Bisson a dirigé une délégation au Québec qui visait d’abord à piquer l’intérêt des Québécois et des Québécoises pour le Manitoba français et à modifier leur perception des francophones de chez nous. La délégation désirait également créer des liens et établir des partenariats particulièrement dans les domaines de l’économie, de l’agriculture et de la santé. Il est difficile d’évaluer les retombées d’une telle initiative, mais tout porte à croire que l’expédition a semé habilement et que la récolte, sans être abondante dans l’immédiat, pourrait rapporter des fruits à plus longue haleine.

Somme toute, la présidence de Raymond Bisson, survenue en même temps que la restructuration de l’organisme (à laquelle il avait lui-même participé très activement) en a été une fertile en événements et en initiatives de tous genres. Ce fut une présidence également où la visibilité de l’organisme, et par ricochet, de la communauté tout entière s’est considérablement accrue. Sans exagérer, on peut certainement affirmer que la présidence de Raymond Bisson a propulsé la SFM sur un nouvel élan. Lui-même d’ailleurs, en quittant le siège de président à la SFM s’est vu propulsé dans le siège de l’organisme national des francophones minoritaires, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada.

Denis Clément – novembre 1988 à novembre 1989

Denis ClémentSuivant immédiatement l’effort majeur des États généraux, l’équipe de la SFM sous la présidence de Denis Clément a dû se donner «un temps de réflexion, d’écoute et d’ouverture aux changements» que lui avait proposé la communauté.

La réalisation la plus significative de ce mandat aura probablement été celle de la restructuration de l’organisme; celle-ci découlant de précisions apportées à la mission et aux rôles de la SFM. Le mandat adopté à la fondation en 1968 ou plus précisément au Congrès Rallye de décembre 1969 où les membres avaient adopté les Règlements généraux du nouvel organisme était resté intact depuis ce temps. Sa forme était la suivante:

«La Société a pour but de promouvoir l’épanouissement et le développement des valeurs économiques, politiques, culturelles et éducationnelles de la population d’expression française au Manitoba».

Or, les vents nouveaux des États généraux de 1987-1988 avaient réclamé des changements structurels pour remédier aux problèmes de représentativité. Ce problème méritait donc un examen en profondeur de notre organisme. C’est ainsi qu’un comité d’individus hautement respectés dans la communauté (Raymond Bisson, Christian Delaquis, André Fréchette, Lucille Roch et Lynne Toupin) entreprit la besogne. Le fruit de leur labeur fut présenté à une assemblée spéciale du 10 juin 1989; leurs recommandations furent essentiellement entérinées en bloc. Ainsi, le nouveau mandat suivant fut adopté par l’assemblée:

«La SFM, de concert avec l’ensemble de la collectivité franco-manitobaine et les organismes franco-manitobains, protège les intérêts de la francophonie, facilite l’épanouissement de la vie française et fait la promotion du français au Manitoba».

L’assemblée acceptait aussi la proposition du groupe de travail quant aux cinq rôles particuliers de la SFM:

«- Rôle de porte-parole…

– Rôle de revendicateur…

– Rôle de facilitateur de concertation…

– Rôle de promoteur des services en français…

– Rôle de leadership…».

De plus, un changement significatif est apporté à la structure même de l’exécutif; les 1er et 2e vice-présidents sont remplacés par trois (3) vice-présidents chargés de diriger respectivement un Comité de revendications politiques, un Comité de facilitation de la concertation et un Comité de la promotion des services en français.

Si la restructuration de l’organisme est retenue comme la réalisation majeure de la SFM sous la présidence de Denis Clément, elle n’est évidemment pas la seule activité qui s’est déroulée en 1988-1989. En effet, c’était l’époque Meech avec tout ce que cela a forcément entraîné au niveau de l’information à diffuser, de consultations à entretenir et du mémoire à préparer et à présenter. De nombreuses rencontres ont eu lieu également avec les politiciens du niveau fédéral et du niveau provincial. Au niveau municipal, la SFM collabora activement aux travaux des intervenants qui instituèrent l’Association des municipalités bilingues du Manitoba.

Les démarches entamées sous le règne de Lucille Blanchette en vue de conclure la fameuse Entente Canada-communauté franco-manitobaine ont été poursuivies de façon vigoureuse et systématique durant l’année que Denis Clément présidait la SFM. Ainsi, un imposant Comité de planification provincial auquel siégeait le président lui-même fut mobilisé aux fins d’assurer la préparation d’une proposition d’entente au Secrétariat d’État du Canada. D’innombrables réunions ainsi qu’un processus élaboré de consultations tant auprès des communautés rurales et urbaines qu’auprès des secteurs fut mis à exécution de manière à ce que la proposition au SEC soit des plus irréprochables. Des rencontres avec les hauts fonctionnaires du SEC ont également eu lieu. En fin de compte, la conjoncture politique n’était simplement pas favorable à la conclusion d’une entente…

Vis-à-vis des divers secteurs de vie française au Manitoba, sous la présidence de Denis Clément, la SFM poursuit ses contacts avec les divers organismes de manière à permettre le développement de stratégies communes. On se rend bien compte que la collaboration, essentielle à l’épanouissement de la collectivité franco-manitobaine, facilite l’élaboration d’un plan global dans ce sens.

Lucille Blanchette – mars 1987 à novembre 1988

Lucille BlanchetteL’année 1987-1988 fut une longue année (mars 1987 à novembre 1988) ponctuée de deux assemblées annuelles. Dans le rapport préparé pour la réunion de novembre, Lucille Blanchette y souligne le 20e anniversaire d’existence de la SFM en concluant son message avec un espèce de clin d’œil exprimé d’un ton cavalièrement typique de cet âge en affirmant : «N’est-il pas vrai de dire qu’à 20 ans, il n’y a rien à notre épreuve !»

Et la SFM ne s’était pas permis d’accéder à l’âge mûr de ses 20 ans sans s’imposer un rigoureux rite de passage: les ÉTATS GÉNÉRAUX! Ces ÉTATS GÉNÉRAUX tant promis par Réal Sabourin, c’est en effet sous le règne d’un an et trois quarts de Lucille Blanchette que la population franco-manitobaine les connaîtra finalement. Quel déploiement! Quelle énergie mobilisée!

Le mandat de Lucille Blanchette à la présidence de la SFM aura donc été d’abord celui des ÉTATS GÉNÉRAUX; c’est à ce titre principalement qu’il passera à la postérité. Et ce n’est pas peu dire!

Mais tout en montant cet impressionnant projet et en y assurant un suivi, la SFM a quand même continué à vaquer à ses autres préoccupations que l’on pourrait regrouper en deux rubriques majeures: la démarche politique et la concertation communautaire.

Dans le secteur politique, la SFM tente d’élargir le cadre des lois existantes et elle participe à inciter l’adoption de nouveaux projets de loi favorables. Elle s’implique aussi à demander une interprétation juridique visant à consolider les droits linguistiques de la collectivité francophone. Concrètement parlant, la SFM a fait connaître ses attentes et ses préoccupations en présentant deux mémoires à Ottawa, l’un au Comité mixte du sénat et de la Chambre des communes sur les langues officielles; la SFM était le seul organisme provincial à avoir été reçu en audience. L’autre au Comité mixte du sénat et de la Chambre des communes sur l’Entente du Lac Meech; la SFM avait d’abord été informée qu’elle ne serait pas admise à présenter un mémoire; par après elle y fut conviée. Par ailleurs, la SFM s’est fait entendre à la Cour d’appel du Manitoba, par l’entremise du réputé constitutionnaliste Michel Bastarache sur l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés dans la question de la gestion scolaire. Toujours dans le domaine de la gestion scolaire, la SFM a piloté, à divers niveaux stratégiques, le modèle d’une commission scolaire homogène développé par un sous-comité d’experts pour le compte du Comité directeur des structures scolaires.

Dans le vaste secteur des démarches politiques, la SFM a aussi participé en collaboration avec les autres membres de la Fédération des francophones hors Québec, pour obtenir des révisions avantageuses à la Loi sur les langues officielles. En outre, elle a dû s’impliquer dans les élections provinciales.

La SFM a aussi débuté, durant la présidence de Lucille Blanchette, les démarches devant mener à une ultime conclusion d’ententes Canada/Manitoba et Canada/Communauté franco-manitobaine. Enfin, toujours dans le secteur politique, la SFM a dû pousser aussi le dossier des services en français, elle a dû se faire entendre auprès de la commission responsable de la refonte de la carte électorale, elle a appuyé les efforts du comité des élus municipaux francophones en vue de la mise en place de services bilingues dans les municipalités, et elle a eu des représentations à faire dans le secteur des communications, notamment en vue d’obtenir TV5. Ce succès n’est cependant pas venu sans peine; des efforts inouïs ont dû y être déployés.

Au niveau du développement communautaire, la SFM ne s’est pas tourné les pouces non plus durant la présidence de Lucille Blanchette. Un suivi s’imposait à la grande consultation de la collectivité qu’avaient été les États généraux; un dépouillement des résultats des audiences publiques et du congrès a d’abord été réalisé ainsi, par la suite, qu’une analyse de ces résultats. L’analyse a dirigé l’action dans le sens de rencontres sectorielles qui ont débuté d’abord dans le secteur culturel. Les États généraux avaient également soulevé la question de la représentativité au sein même de la structure de la SFM; des travaux dans ce sens n’ont pas tardé à démarrer. En outre, l’éternelle question de Presse Ouest Ltée faisait des siennes à ce moment-là encore; une étude sur la question fut commandée de manière à éclairer le processus de délibération et de décision qui s’imposerait sur cette importante question. Enfin, divers types d’aide et d’appui à divers organismes franco-manitobains ont été pourvus directement par la SFM ou d’autres sources, notamment du Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes du Québec par l’entreprise de la SFM.

En somme, on retiendra surtout de l’année et trois-quarts de la présidence de Lucille Blanchette à la SFM, que ce fut la période des États généraux. On retiendra que ce fut une espèce de défoulement collectif d’une multitude de Franco-manitobaines et de Franco-manitobains qui s’étaient rendu compte et qui exprimaient leur désolation face à un constat d’effritement de la dimension francophone de leur existence. Par ailleurs, cet événement si évocateur d’horreur avait-il été, l’envers de la médaille s’était aussi laissé entrevoir: il restait une masse importante de Franco-manitobaines et de Franco-manitobains suffisamment forts et suffisamment convaincus pour dénoncer leur sort peu enviable et pour proposer des mesures de redressement.

Réal Sabourin – mars 1985 à mars 1987

Réal SabourinLe premier événement marquant du mandat de Réal Sabourin fut, sans conteste, notre victoire devant la Cour suprême du Canada, le 13 juin 1985. Le plus haut tribunal du pays y confirmait le caractère officiel du français et de l’anglais au Manitoba. Le rapport annuel de 1985-1986, le premier rapport annuel de la Société franco-manitobaine jamais publié, en fait état avec éclat et optimisme. Dans son Mot du président, Réal Sabourin parle du «goût de crier sur tous les toits une bonne nouvelle»; plus loin, il indique que nous pouvons désormais afficher «la sérénité d’une collectivité ouverte sur l’avenir».

Suivant l’ordonnance de la cour émise en novembre 1985, la SFM s’est mise à l’œuvre pour tenter d’exploiter le plus possible la nouvelle conjoncture. Ainsi, la politique gouvernementale sur les services en français annoncée par le Premier ministre Howard Pawley lors de l’assemblée annuelle de 1982 se devait d’être réanimée. Celle-ci avait été mise en veilleuse dans l’attente d’une décision de la Cour suprême sur l’affaire Bilodeau et le renvoi fédéral. La SFM obtient un engagement du gouvernement à inventorier les services en français dans ses divers ministères en vue de la publication d’un répertoire. On obtient également qu’un comité soit mis sur pied pour «prioriser les besoins de services en français et pour recommander une stratégie d’implantation dans chacun des ministères». Grâce au travail courageux et engagé des membres de ce comité, des gains fort appréciables n’ont pas tardé à en découler.

Des revendications vigoureuses sont également faites du côté de la ville de Winnipeg pour que des correctifs soient apportés en matière de services en français à Saint-Boniface et à Saint-Vital, services qui avaient subi une «dégradation continuelle» depuis l’amalgamation. On réclame aussi l’inclusion de Saint-Norbert comme région désignée bilingue.

Du côté scolaire, la revendication pour la gestion scolaire se poursuit, en collaboration avec les autres organismes en éducation, sous le parapluie du Comité directeur des structures scolaires. On y abat un important montant de travail pour en arriver à s’entendre notamment de recommander un amendement à la loi scolaire qui permettrait le regroupement des écoles, mais ne l’imposerait pas.

Par ailleurs, en éducation toujours, un important pas de plus est franchi avec l’endossement, tant attendu, par le ministère de l’Éducation de la définition de l’école franco-manitobaine. Ce nouveau statut de l’école franco-manitobaine rendra possible la désignation d’un réseau d’écoles et leur regroupement.

Durant le mandat de Réal Sabourin à la présidence, la SFM s’intéresse activement aussi au secteur économique. Cet intérêt prendra tantôt la forme de forums publics d’exploration de possibilités de développement économique, tantôt la collaboration avec les organismes à vocation économique pour les appuyer dans leurs initiatives ou pour acheminer leurs revendications auprès des gouvernements.

Dans le secteur des communications, on assiste à la mise sur pied d’un organisme qui s’occupera de valoriser l’industrie francophone de l’audiovisuel; il s’agit de la Société des communications du Manitoba. La SFM s’occupe également de faire valoir le besoin de production locale intensifiée tant à Radio-Canada qu’à l’Office national du film.

Enfin, durant le mandat de Réal Sabourin à la présidence de la SFM, il est beaucoup question d’États généraux. Les préparatifs et lignes directrices sont mis en place, mais le mandat du natif de Saint-Jean-Baptiste prendra fin avant que n’aient lieu les États généraux.

Léo Robert – mars 1982 à mars 1984

Léo RobertDe toutes les présidentes et de tous les présidents qui sont passés à la barre de la Société franco-manitobaine depuis ses débuts, c’est sans doute Léo Robert qui aura été le plus connu, le plus visible pendant son mandat; c’est de lui dont on se souviendra le plus. C’est probablement aussi celui qui aura conquis le cœur du plus grand nombre de Franco-manitobains et de Franco-manitobaines à sa cause, à notre cause. Pourquoi le souvenir de Léo Robert restera-t-il aussi clairement gravé dans la mémoire collective? Plusieurs facteurs auront contribué à cet état de fait; certains d’ordre personnel, d’autres d’ordre circonstanciel. Côté personnel d’abord, Léo Robert est une personne qu’on n’oublie pas, d’abord à cause de son apparence physique imposante; mais aussi et surtout parce qu’il est si attachant. Son sourire moqueur, son rire contagieux, son attention aux personnes, son intégrité et son honnêteté transparentes ont tôt fait de transformer ses nouvelles connaissances en amis. Côté circonstanciel ensuite. C’est Léo Robert qui présidait la SFM lorsque nous avons vécu la crise constitutionnelle de 1983 et tout ce que cela a entraîné, y compris l’incendie des bureaux de la SFM.

Ces questions feront surface à nouveau plus loin dans le présent récit. Il faut tout de même repasser un peu les aspects moins séduisants mais combien importants des dossiers plus «réguliers» de la SFM durant le mandat de Léo Robert à la présidence.

Dans le secteur dit de planification et de recherche, bien sûr, les contacts avec les politiciens des niveaux fédéral, provincial et municipal (Winnipeg et diverses autres municipalités) se sont multipliés. Du côté de la question constitutionnelle, même si celle-ci nécessitait des interventions au-delà de l’ordinaire, il fallait aussi faire les démarches plus ordinaires de sensibilisation et de communication de base qui s’imposaient. En éducation, comme elle l’était avant son mandat et comme elle l’est demeurée après son départ de la SFM, la question de la gestion scolaire a aussi préoccupé et occupé l’équipe de Léo Robert, toujours de concert avec les organismes à vocation éducative. La représentativité régionale à la SFM a aussi beaucoup retenu l’attention durant le mandat de Léo Robert. Des rencontres publiques en régions et une étude sur cette question ont eu lieu; cette action a d’ailleurs débouché sur une série d’amendements correctifs aux règlements généraux de la SFM qui ont été adoptés à l’assemblée annuelle de 1983. Une attention particulière fut également accordée à la concertation avec les autres organismes ainsi qu’à la question de la nomination des membres désignés par la SFM à des conseils externes.

Dans le secteur du développement économique, I’activité dans les dossiers préalablement initiés a été poursuivie et intensifiée; plus particulièrement dans les domaines du développement industriel et touristique et dans la formation et l’information économique.

Le développement communautaire a également poursuivi son bonhomme de chemin. Des agentes et des agents plus nombreux ont pu cibler plus de communautés et de groupes dans le but d’encourager et de promouvoir des initiatives d’organisation et de participation visant le développement global.

Mais au-delà de tous ces dossiers plus «réguliers» de la SFM et à travers de ceux-ci aussi, tel qu’indiqué plus haut, le mandat de Léo Robert a été fertile en rebondissements que l’on pourrait qualifier de plus inattendus et de plus spectaculaires aussi.

La question qui saute aux yeux à cet égard est celle, bien sûr, de l’entente constitutionnelle que l’on n’a jamais eue parce que l’opposition conservatrice a eu recours au grand moyen de «faire sonner les cloches» au Palais législatif pour faire plier l’échine du gouvernement néo-démocrate. En effet, le gouvernement Pawley était prêt à conclure une entente raisonnable de toutes parts selon laquelle davantage de services utiles auraient pu être offerts à la population; en échange, la SFM, au nom de la population franco-manitobaine, aurait volontiers troqué l’obligation de traduire des lois obscures et peu susceptibles de n’être jamais utilisées. Tout le travail déployé par Léo Robert et ses collaborateurs et collaboratrices dans cette négociation qui s’est terminée en queue de poisson, cela a dû être terriblement démoralisant!

En marge de toutes ces démarches délicates et difficiles avec les autorités provinciales et fédérales, la SFM n’était pas exempte de tracas au sein même de la communauté franco-manitobaine, et notamment surtout avec quelques-uns des autres organismes de la communauté. Quand Léo Robert a accédé à la présidence de la SFM, celle-ci était pratiquement à couteaux tirés avec Francofonds. Ce n’était pas beaucoup mieux avec Presse-Ouest d’ailleurs et les relations n’étaient pas non plus des plus cordiales ni avec le Festival du Voyageur, ni avec la Fédération des comités de parents du Manitoba, ni avec le Conseil jeunesse provincial. Au terme du mandat de Léo Robert, toutes ces situations tendues s’étaient considérablement placées au point où il était devenu possible d’entretenir des échanges cordiaux et de se concerter en une direction commune. Quiconque connaît la nature délicate et potentiellement explosive qui existait à l’époque dans les relations entre ces organismes reconnaîtra que ce fut un défi de taille que celui de normaliser les relations comme Léo Robert a su le faire.

Dans la même veine, on pourrait créditer le président natif d’Aubigny et son équipe d’avoir exercé une action qui a permis aux régions rurales et aux régions éloignées de se sentir davantage comme faisant partie intégrante au même titre que les «gens de la ville» de l’organisme porte-parole des Franco-manitobains et des Franco-manitobaines. Les efforts d’assurer une meilleure représentativité à la SFM et les rencontres en milieu rural ont porté fruit.

Toujours dans le domaine des rapprochements ou des alliances, il faut noter, sous la présidence de Léo Robert, les relations établies avec Alliance Québec et comment ces relations ont pu être si avantageuses pour la communauté franco-manitobaine à un moment particulièrement propice. Peu de personnes à la présidence de la SFM auraient pu «conclure» une telle entente et «s’en tirer» auprès de la communauté franco-manitobaine assez longtemps pour permettre de faire la preuve qu’il s’agissait effectivement d’une entente profitable. Et profitable elle l’était, puisque c’est par son truchement que des Anglo-Québécois sont venus faire des présentations à leurs compatriotes unilingues anglophones du Manitoba pour expliquer et défendre la légitimité de nos revendications.

Enfin, on ne saurait conclure sur le mandat de Léo Robert à la présidence de la SFM sans évoquer l’événement que lui-même a qualifié de «dessert» parmi les diverses réalisations de son mandat.

Il s’agit bien sûr du «happening» à très haute charge émotive que la communauté franco-manitobaine a vécu par l’entremise de la comparution triomphale et chaleureusement acclamée de son héros de l’heure, le président de la SFM, Léo Robert, aux audiences publiques du 27 septembre 1983 à Sainte-Anne-des-Chênes. Si Léo Robert considère cet événement comme la réalisation la plus importante de son mandat et qu’il devient encore «émotionnel» quand il en parle dix ans plus tard, c’est parce qu’il avait vraiment senti, à ce moment-là, que «toute la communauté franco-manitobaine d’un bout à l’autre de la province était en arrière de nous, nous appuyait, et était d’accord avec ce qu’on essayait de faire». Il s’agissait probablement, en effet, de la manifestation de patriotisme canadien-français la plus intense et la plus cohésive du peuple franco-manitobain de mémoire.

Enfin, toute l’action qui a gravité autour de la crise constitutionnelle y compris le débat dans le cadre du plébiscite à Winnipeg et dans d’autres municipalités, y compris l’événement à Sainte-Anne et toutes les autres péripéties de cette incroyable saga ont mérité à la SFM et à la communauté franco-manitobaine de se faire connaître et de se faire respecter au sein même de la province et d’un bout à l’autre du pays et non seulement auprès des autres groupes minoritaires mais bel et bien aussi auprès de la communauté majoritaire. Puisque c’est Léo Robert qui était le président de notre organisme à l’époque, puisque c’est lui qui a projeté cette image si positive de façon si courageuse et si consistante, la communauté lui doit une fière dette de reconnaissance.

Gilberte Proteau – mars 1980 à mars 1982 et mars 1984 à mars 1985

Gilberte ProteauGilberte Proteau est la première femme à avoir accédé à la présidence de la SFM; elle est aussi la première personne à avoir occupé le poste pour trois mandats, donc trois ans. En dépit de ces marques distinctives et du fait que la SFM en a brassé des affaires pendant ces trois ans, ce dont on se souvient le plus de Madame Proteau, c’est la fameuse question du référendum québécois d’avril 1980 dans laquelle le conseil d’administration dirigé par Gilberte Proteau s’est trouvé propulsé malgré lui. Tentons ici de faire la lumière sur cette question. D’abord, la SFM se devait de prendre position et la communauté était divisée; ce n’était donc pas possible de plaire à tout le monde. Par ailleurs, le conseil de la SFM sitôt élu le 23 mars a dû immédiatement, soit à sa réunion du 26 mars, prendre position. Le procès-verbal de cette réunion rapporte que:

« Après une très longue discussion sur le rôle de la Société franco-manitobaine face au référendum québécois, la motion suivante est acceptée à l’unanimité: Que la SFM se prononce dans la question référendaire par un [oui] ».

Le procès-verbal fait également état du raisonnement qui a motivé cette décision; lequel gravite autour du fait que la SFM appuie le «oui» puisque le référendum du Québec demande «une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples». Évidemment, ce raisonnement n’a pas été compris / accepté par tous et une polémique assez importante n’a pas tardé de faire rage au sein même de la communauté franco-manitobaine. Les adversaires de la prise de position pour le «oui» par la SFM n’y voyaient qu’un appui incompréhensible pour le séparatisme. La controverse fut à ce point intense qu’un an plus tard, à l’assemblée annuelle de mars 1981, Madame Proteau y consacre plus d’un quart de son rapport. Fidèle à elle-même et d’une transparence exemplaire, Gilberte Proteau aborde la question carrément:

« Notre position vis-à-vis le référendum du Québec! Oserais-je en parler? Mais bien sûr ! »

Et elle explique que la prise de position n’avait d’autre motivation que celle de lancer un message aux deux paliers de gouvernement à savoir que nous sentions un réel besoin d’une nouvelle entente, «une nouvelle constitution qui nous reconnaît comme peuple, qui enchâsserait nos droits linguistiques et éducatifs, et qui nous ferait justice en tant que collectivité». Elle admet bien candidement, par ailleurs, que le processus décisionnel utilisé, c’est-à-dire d’avoir bousculé les événements «n’était pas sage» et que la leçon serait retenue.

La position prise par la SFM dans le référendum québécois n’avait évidemment pas plu aux gouvernements, surtout au fédéral. Mais une retombée positive en avait néanmoins découlé. L’affaire avait procuré une occasion pour la SFM de se présenter en hauts lieux à Ottawa et constater combien l’opinion de notre organisme pouvait compter pour beaucoup. Il y avait là aussi une leçon profitable à dégager de cette aventure autrement plutôt pénible.

Si la guerre ouverte sur le référendum québécois et les discussions constitutionnelles ont été plus spectaculaires et ont conséquemment retenu l’attention davantage, la SFM, durant les trois ans de présidence de Gilberte Proteau, a également mené une guerre de tranchées fort importante sur divers autres fronts.

En développement communautaire, c’est la première expérience d’affectation d’un agent à une région donnée (Alfred Fortier dans La Montagne). Il en ressort un bilan fort impressionnant; une quantité remarquable de projets en découle tant dans le secteur économique que dans les domaines des communications et de la culture en passant par les loisirs et les services. Mais le développement communautaire n’est pas réservé à la seule région de La Montagne. Partout ailleurs, les autres employés et les élus de la SFM assurent une présence et un appui dans diverses initiatives variées.

Si les bases avaient été bien lancées sous les administrations d’André Fréchette et de René Piché, c’est durant la présidence de Gilberte Proteau que le programme économique prend son envol. En effet, les démarches envers l’établissement de conseils économiques se multiplient dans la Rouge ainsi qu’à Saint-Boniface. Les Clubs d’investissements continuent également de jouir des efforts de promotion et d’encadrement fournis par la SFM.

Le service d’information pour sa part s’institutionnalise de plus en plus. Dans les loisirs, les activités foisonnent, particulièrement pour les tout-petits ainsi que pour les adolescents. Dans le secteur préscolaire aussi ça bouge; quantité d’activités de formation sont offertes. Bref, la SFM est présente partout où elle le peut offrant des services et de l’appui aux communautés et aux groupes désireux de s’en prévaloir.

Enfin, à l’assemblée annuelle de 1982, au terme des deux années de Gilberte Proteau à la présidence, celle-ci récolte un fruit de ses labours. Cela se produit lorsque le Premier ministre Howard Pawley se présente comme orateur invité et qu’il étale ce que son gouvernement entend mobiliser comme services en français pour la population franco-manitobaine.

D’abord, il indique que les régions urbaines de Saint-Boniface, Saint-Vital et Saint-Norbert ainsi que les régions rurales de la Seine, de la Rouge, de La Montagne et du Cheval Blanc sans négliger les communautés de Saint-Lazare, Sainte-Rose-du-Lac, Laurier et Saint-Georges/Powerview pourront compter sur les nouvelles largesses de son gouvernement en matière de services en français. Monsieur Pawley assure l’assemblée que toute correspondance écrite provenant du public et adressée au gouvernement provincial en français recevra la courtoisie d’une réponse en français. Il indique en troisième lieu que divers formulaires, documents d’identité et certificats seront désormais émis en format bilingue, promettant que les certificats de naissance et les certificats de mariage de format bilingue seront émis dans les trois mois. Les permis de conduire pour leur part seront bilingues dans moins d’une année. Le Premier ministre annonce également que les textes d’information destinés au grand public seront soit bilingues, soit disponibles dans l’une ou l’autre langue. Il indique que les panneaux et les avis publics dans les deux langues seront graduellement installés dans les régions de la province évoquées plus haut.

Monsieur Pawley ajoute divers autres éléments relatifs à la législature et au système judiciaire ainsi qu’à l’échéancier de la mise en oeuvre de ces politiques. Il assure surtout l’assemblée de sa bonne foi et il invite la participation de la communauté franco-manitobaine à l’implantation de ces initiatives intéressantes.

C’était une belle façon pour Gilberte Proteau de terminer ses deux années à la présidence une note fort positive.

Après un intermède de deux ans, le double terme de Léo Robert, qui retourne-t-on chercher pour diriger à nouveau les destinées de la SFM? Bien oui, Gilberte Proteau ! Si Gilberte Proteau s’est consacrée encore de façon aussi entière à la tâche (c’est d’ailleurs la seule façon qu’elle a de faire les choses), durant cette année-là, elle a été épargnée du genre d’épreuve dont elle avait été frappée à peine quelques jours après son accession à la présidence quatre ans plus tôt.

Durant cette troisième année à la présidence de Gilberte Proteau, les dossiers «réguliers» de la SFM ont tous reçu l’attention méticuleuse que Madame Proteau accorde et qu’elle exige que l’on accorde. En outre, et dépassant vraiment l’ordinaire, il convient de souligner l’important boulot qui s’est fait durant cette année-là en vue de l’obtention du financement et des autres préparatifs à la construction de la Maison franco-manitobaine. Les rencontres régionales au nombre de dix-sept effectuées dans diverses localités franco-manitobaines de concert avec les autres organismes franco-manitobains méritent également d’être soulignées.

Somme toute, en dépit du souvenir indélébile de la controverse générée à son endroit par la décision de la SFM de se ranger du côté du «oui» au référendum québécois de 1980, Gilberte Proteau s’est taillé la réputation bien méritée d’une personne, parfois un peu trop spontanée pour son propre bien, mais combien engagée, combien dévouée à la cause et à ses compatriotes franco-manitobaines et franco-manitobains.

René Piché – mars 1979 à mars 1980

René PichéD’abord, le mandat de René Piché s’est inscrit comme «une continuité dans l’action entreprise par la SFM dans les grands dossiers de l’heure». Le natif de Fannystelle avait accepté de remplir ce poste sachant qu’il pourrait profiter d’une accalmie politique pour restructurer l’organisme. Une restructuration s’imposait en fonction des nouveaux services de développement à créer et à fournir aux communautés ainsi qu’en fonction de la surveillance et de la formation du personnel à assurer.

Au cours de son mandat, René Piché a fait la promotion de la remise de divers dossiers de développement assez mûrs et avancés à des organismes spécialisés (celui des femmes, par exemple). Lui et son conseil voulaient réduire le rôle de suppléance de la SFM afin d’éviter que les dossiers politiques qui allaient inévitablement devenir de plus en plus chauds n’accaparent tous les effectifs et reportent les dossiers de développement aux oubliettes. De plus, il convenait de bien structurer la communauté franco-manitobaine d’organismes solides et bien ancrés dans leur réalité.

En éducation, la SFM a continué à collaborer avec les organismes à vocation éducative; elle s’est fait un devoir de laisser à chacun de ces organismes, le soin d’évoluer selon leurs responsabilités et leurs compétences, sans toutefois se soustraire à son rôle de coordination et de concertation lorsque cela s’imposait. Concrètement, les organismes ont fait pression, ensemble, auprès du ministère de l’Éducation pour que les définitions de l’école française et de l’école d’immersion soient reconnues. On a également logé des revendications visant à assurer l’accès de chacun à l’école française même lorsque cela impliquait de mobiliser des moyens de transport spéciaux. Malheureusement, ces revendications sont restées vaines durant le mandat Piché.

Dans le secteur politique, une nouvelle historique a fait la manchette le 13 décembre 1979; Georges Forest obtenait gain de cause en Cour Suprême. Cet événement passera sans doute à l’histoire parce que le geste signifiait que le Manitoba redevenait une province officiellement bilingue. Mais la SFM savait mieux que d’afficher un enthousiasme délirant sur cette question. René Piché et son équipe n’étaient pas sans savoir qu’il faut plus que des traductions de lois et des services juridiques bilingues pour assurer l’épanouissement de la collectivité franco-manitobaine.

À l’assemblée annuelle marquant la fin de son mandat, le producteur de Régionalisation Ouest à l’Office national du film du Canada concluait son rapport du président (en présence du Premier ministre Sterling Lyon) en véritable prophète:

«Je vois… à l’horizon des nuages noirs qui planent sur la question scolaire et sur l’application concrète, pratique et raisonnable du Jugement de la Cour Suprême du Canada».

Le président en fin de mandat voyait très clair comme en attesteront plusieurs pages du reste de ce récit. Par ailleurs, à cette même assemblée, la SFM avait eu le courage de prévoir un atelier où les membres pouvaient s’exprimer autant sur les programmes que sur les projets que sur l’orientation générale de la SFM. Et il s’était trouvé quelques personnes pour loger des critiques virulentes en rapport avec la réaction de la SFM lors de la victoire de Georges Forest en Cour Suprême. Pourquoi, demanda-t-on, la SFM ne s’était-elle pas empressée d’aller voir le gouvernement au lendemain du jugement et encore pourquoi la SFM n’en avait-elle pas profité pour organiser une «fête spontanée»?

Cette critique confirme une fois de plus que tous ne voyaient pas les enjeux de cette cause de la même façon. Il y avait pourtant eu des efforts valeureux de la part de l’équipe Piché pour «panser les blessures» et rapprocher les camps. En effet, la SFM avait reconnu officiellement lors d’une réception en son honneur (et en sa présence) le rôle historique qu’avait joué Georges Forest pour rétablir le statut du français comme langue officielle au Manitoba.

André Fréchette – avril 1977 à mars 1979

André FréchetteLe prédécesseur immédiat d’André Fréchette à la présidence de la SFM, Gérard Archambault, avait brossé un tableau bien sombre de la situation de la francophonie lorsqu’il s’était adressé aux participants et aux participantes à l’assemblée annuelle de 1977. C’est à cette assemblée que Gérard Archambault terminait son mandat; et c’est à cette même assemblée qu’André Fréchette assumait le sien.

C’est pour cause d’ailleurs que Gérard Archambault avait peint la situation en noir puisqu’elle l’était. Ainsi en témoignait en effet l’importante publication de la Fédération des francophones hors Québec intitulée Les héritiers de Lord Durham, parue quelques jours seulement avant la réunion annuelle.

C’est donc d’un organisme au service d’une francophonie «… bien malade» qu’héritait le professeur de biologie. Mais André Fréchette n’a jamais été l’homme à se laisser décourager facilement. Au contraire, la ténacité et l’obstination à vaincre les situations difficiles sont plutôt caractéristiques de son fonctionnement.

Entouré de son équipe (et André Fréchette a toujours été une personne d’équipe), le natif de Saint-Pierre-Jolys entreprit courageusement de se mesurer au défi de réaliser le plan d’action quinquennal adopté à l’assemblée annuelle de 1977, soit celle où il devenait porteur du flambeau.

Celui qui avait indiqué immédiatement avant son élection que le problème central de la francophonie restait l’éducation française et l’unité des francophones, s’attaqua résolument au cœur du problème. En éducation donc, le président réitère que le but recherché était toujours «de réaliser un système d’éducation française total et autonome». La démarche à poursuivre en vue d’atteindre ce but devait forcément passer par l’arène politique. Or, «le changement de gouvernement au milieu de l’année a fait en sorte que nous n’avons toujours pas… de politique… qui garantisse l’école française».

Il en est allé de même dans le secteur politique proprement dit. Là aussi, André Fréchette a bien été obligé de constater que la revendication de la SFM en faveur de la création d’une commission mixte qui élaborerait une politique globale du développement de la minorité officielle du Manitoba se butait à un mur avec le nouveau gouvernement de Sterling Lyon. Cette commission promise par l’ancien gouvernement était donc vouée à rester lettre morte.

Par ailleurs, la SFM fut active dans le cadre des élections scolaires et municipales ainsi qu’à monter une opposition dans l’affaire du déménagement du siège social du comité communautaire de Saint-Boniface à Saint-Vital.

Au fédéral, les demandes de la SFM de participer à l’élaboration d’une «action intensive ayant comme but d’aider nos communautés à se développer» sont tombées sur des «oreilles sourdes». Par ailleurs, meilleur succès auprès du gouvernement du Québec. En effet, celui-ci met un demi-million de dollars à la disposition des Francophones hors Québec; pour la SFM, cela signifie les services d’un documentaliste que l’on a demandé et 20 000 $.

Durant le mandat d’André Fréchette, la SFM a dû traiter avec la délicate question de l’Affaire Forest. Dans cette fameuse histoire de contestation d’une contravention unilingue, Georges Forest tentait de rétablir le statut officiel du français au Manitoba. Or, cela impliquait, bien sûr, un coûteux processus juridique et Georges Forest demandait d’être subventionné par la SFM. La situation était extrêmement embarrassante pour la SFM qui ne pouvait ni accéder à cette requête ni la refuser sans se mettre passablement de gens à dos. Le dilemme fut réglé par la brillante idée de créer un fonds spécial de la SFM pour appuyer la démarche de Georges Forest devant les tribunaux, fonds auquel les contributions étaient sollicitées par la SFM.

Somme toute, si les résultats de la première annonce d’André Fréchette à la présidence de la SFM n’avaient pas été aussi reluisants qu’ils les auraient souhaités, ils l’étaient quand même assez pour lui faire remporter les élections haut la main contre la double opposition de Noël Joyal et de Georges Forest à l’assemblée annuelle de 1978. La Liberté rapportait en mars 1978 qu’une écrasante majorité des mille deux cents participants à l’assemblée le reportent à la présidence. Il est «littéralement plébiscité», précise-t-on.

André Fréchette a été un président de conciliation. Sa nature étant telle, il affirme avoir tenté de «résoudre les problèmes sans trop de confrontation».

Au-delà des questions déjà abordées, André Fréchette se souvient des difficultés découlant du fait que les subventions du Secrétariat d’État tardaient à rentrer et que les employés n’étaient souvent pas payés à temps. Il se souvient aussi de la démission en bloc du conseil d’administration du Centre culturel franco-manitobain dont celle du président, le Père Jean-Paul Aubry, o.m.i.; il se souvient du lobbying qui avait dû être fait pour assurer des subventions adéquates pour le CCFM.

Du côté plus positif, André Fréchette entretient un agréable souvenir des percées importantes dans le développement économique avec la création notamment d’une douzaine de clubs d’investissements ainsi que l’obtention d’une somme d’au-delà de 1 200 000 $ que Jean-Louis Morin, le coordonnateur en développement économique avait pu décrocher pour des Franco-manitobains et des Franco-manitobaines dans le cadre du programme d’emploi pour les jeunes, le programme Défi. André Fréchette peut aussi contempler avec satisfaction la création et la séparation administratives de la Fédération des aînés franco-manitobains, devenue depuis la Fédération de l’âge d’or du Manitoba (FADOM), ainsi que l’indépendance acquise du Conseil jeunesse provincial; ces réalisations se finalisent toutes durant le mandat d’André Fréchette.

Mais la réalisation dont André est le plus fier est celle de la mise sur pied de Francofonds, la «United Way» des Franco-manitobains comme on l’appelait à l’époque. On avait longtemps parlé, avant que cela n’aboutisse, de la nécessité de mettre un mécanisme en place qui assurerait l’autofinancement à long terme de la francophonie. Avec la création de Francofonds, ce mécanisme était en place!

Enfin, André Fréchette cède la présidence à son tour en mars 1979 après deux bonnes années à la tête de l’organisme parapluie de la communauté franco-manitobaine. Typiquement lui-même, il exprime le regret de «ne pas avoir été suffisamment dans les régions». «Un drôle de reproche, de rétorquer le reporter de La Liberté, quand l’on sait qu’il a assisté, en deux années, à plus de trois cents rencontres de tous genres».

Gérard Archambault – janvier 1975 à avril 1977

Président Gérard ArchambaultLorsque Gérard Archambault fut élu la première fois pour diriger les destinées de la SFM à titre de président (il occupait déjà le poste depuis janvier en remplacement de Philippe Jubinville, démissionnaire), soit à l’assemblée annuelle de mars 1975, le spectre de la question Taché n’avait pas encore été exorcisé. En effet, tel qu’indiqué précédemment, Gérard Archambault dut revenir sur la question et en traiter à l’assemblée annuelle. Mais le comité des parents de l’École Taché n’était pas encore prêt à se réconcilier avec la SFM. Grâce à quelques habiles manœuvres, toutefois, l’équipe dirigée par le natif de Duck Lake, Saskatchewan allait quand même réussir à se secouer du joug de la question Taché et à sortir de la torpeur que celle-ci avait engendrée. Constatant le gouffre qui s’était creusé entre la communauté et son organisme, Gérard Archambault s’était donné comme mandat de rétablir le contact. Au moyen d’une «tournée présidentielle» dans une douzaine de localités, le dentiste de Sainte-Anne-des-Chênes eut l’occasion d’expliquer le cheminement qu’avait fait la SFM (animation sociale, rallyes, question Taché, etc.) et de demander aux gens ce qu’ils voulaient de la SFM.

Ainsi, au terme d’une année à la tête de la SFM, Gérard Archambault pouvait affirmer que «L’année 1975-1976 a été marquée par un réajustement des objectifs de la SFM et une maturation de notre organisme qui s’est axé résolument sur les priorités plus globales intéressant l’ensemble des Franco-manitobains». Selon lui, il y avait trois facteurs qui avaient contribué à pousser dans cette direction.

Le premier facteur était l’évolution des attitudes collectives et des besoins ressentis dans la communauté franco-manitobaine. Si les besoins durant les tout premiers temps de la SFM s’étaient situés au niveau de l’animation, celle-ci avait effectivement eu comme résultat qu’un grand nombre de Franco-manitobains et de Franco-manitobaines avaient décidé qu’il était temps de faire quelque chose. La SFM avait répondu en passant par une phase d’offre de services; mais maintenant, ce dont la communauté avait besoin, c’était d’accentuer le rôle politique. Il s’agissait donc d’accorder de l’aide organisationnelle aux groupes devant revendiquer leurs droits. Ainsi, par exemple, les groupes de parents, les aînés et les jeunes reçurent divers services

Le deuxième facteur ayant eu son impact sur la réalité des Franco-manitobains et des Franco-manitobaines à ce moment-là, selon Gérard Archambault, réside dans le fait que les subventions provenant du fédéral étaient devenues stationnaires. Cela avait effectivement signifié un recul dans le niveau des services pouvant être offerts.

Le troisième facteur ayant provoqué des changements dans la réalité des Franco-manitobains et des Franco-manitobaines, le président Archambault le situe dans une sphère gravitant autour des politiques gouvernementales au niveau provincial dans les domaines stratégiques de l’éducation et de la culture. Il note que la Loi 113 «a ouvert toutes grandes les portes de l’éducation française». Par ailleurs, dans le domaine culturel, le gouvernement «nourrit chez notre population un nouvel espoir d’épanouissement culturel». Dans les deux cas, le président exprime surtout le souhait que nous pourrons voir nos aspirations comblées.

À l’assemblée annuelle de 1976, une nouvelle extrêmement positive est annoncée. L’honorable Laurent Desjardins qui est l’orateur invité annonce la création du poste de sous-ministre adjoint à l’éducation française. Il s’agissait d’une nouvelle qui, comme bien d’autres, s’était fait attendre; quand elle arrive, cependant, on s’en réjouit d’autant plus.

En toute fin de mandat, soit au terme de ses deux années et quelques mois à la présidence de la SFM – l’événement a lieu quelques jours après la première publication fracassante de la FFHQ, Les héritiers de Lord Durham, le président affiche un «ton triste et ému» lorsqu’il s’adresse aux congressistes présents à l’assemblée annuelle. La FFHQ ( Fédération des francophones hors Québec) venait en effet de lancer le «cri d’alarme» qui faisait état des ravages de l’assimilation au pays.

Gérard Archambault a été perçu par ceux et celles qui l’on côtoyé ainsi que par les observateurs des médias comme un président «fonceur»; mais invariablement, ce qualificatif était employé au sens positif. À son avis, les défis majeurs de son mandat avaient été la concertation des organismes pour agir ensemble dans les différents dossiers, le besoin de politiser les Franco-manitobains et les Franco-manitobaines ainsi que la nécessité pour la SFM d’agir comme organisme pourvoyeur de services pratiques à ses membres.

Sur le plan scolaire, si des maladresses avaient été commises antérieurement à son accession à la tête de la SFM, celle-ci s’était habilement organisée par la suite pour regagner la faveur des parents en appuyant notamment les efforts de ceux-ci dans les problèmes qui avaient surgi au Précieux-Sang et à Saint-Norbert. Le couronnement de ces initiatives fut, bien sûr, la création de la Fédération provinciale des comités de parents (FPCP) en 1976.

Enfin, une autre importante réalisation du mandat de Gérard Archambault: la fondation de la Fédération des francophones hors Québec (devenue depuis la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada), à partir d’un comité ad hoc de l’Association canadienne d’éducation de langue française. Au sujet de la création de cet organisme politique pan canadien, Gérard Archambault affirme qu’il s’agit «d’un événement majeur dans l’histoire du bilinguisme canadien… Nous avons là un instrument d’action qui nous permettra de faire cheminer jusqu’aux plus hautes sphères gouvernementales des analyses réalistes de nos besoins et des demandes pressantes pour qu’on y trouve les moyens d’y répondre».

Philippe Jubinville – mars 1974 à janvier 1975

Président Philippe JubinvilleÉlu par la foule la plus nombreuse jamais rassemblée en rallye / assemblée annuelle de la SFM, Philippe Jubinville était, comme ses prédécesseurs à la présidence, l’un des ouvriers de la première heure puisqu’il avait siégé comme trésorier sous les présidences de Maurice Gauthier et d’Étienne Gaboury. Par ailleurs, Philippe Jubinville passera aussi à la postérité pour avoir été celui qui aura décroché le record du plus court mandat à la présidence puisqu’il démissionna, pour raisons professionnelles, environ deux mois avant la fin de son année.

Vu la foule nombreuse lors de son élection, vu l’enthousiasme qui avait régné à ce congrès, les attentes étaient élevées à l’endroit de Philippe Jubinville. Mais voilà que quelques semaines seulement après son élection, l’épreuve de son mandat éclate: la crise Taché. La Commission scolaire de Saint-Boniface avait décidé de fermer cette école et les parents tentaient d’obtenir l’appui de la SFM pour les épauler dans leurs démarches visant à faire renverser cette décision. Mais la SFM a eu bien de la difficulté avec cette question.

La Liberté parle des «tergiversations» de la SFM dans cette affaire qui «jetèrent un froid entre la Société et les personnes mécontentes de l’action des responsables de la SFM».

En effet, il y eut plusieurs rebondissements dans cette affaire tout au long de l’année 1974-1975 si bien qu’elle n’était pas encore tout à fait classée quand l’assemblée annuelle suivante, celle de mars 1975 eut lieu. En effet, à cette occasion des manifestants devant le Centre culturel franco-manitobain étaient venus hanter à nouveau les responsables de la SFM et rappeler qu’ils n’avaient pas encore abandonné. Gérard Archambault, qui avait remplacé le président Jubinville, démissionnaire en janvier, avait dû revenir sur «l’affaire Taché» dans son discours, affirmant que la SFM était prête à reconsidérer sa position si on pouvait démontrer que des faits nouveaux étaient venus changer le portrait. Mais la question n’était pas encore mûre pour une solution harmonieuse.

Enfin, cette malheureuse question de l’affaire Taché fut celle qui retint le plus l’attention pendant le mandat écourté de Philippe Jubinville à la présidence de la SFM. Elle a pratiquement éclipsé le reste, paralysant même jusqu’à un certain point les tentatives d’intervention de la SFM dans quelque dossier que ce soit.

Roger Collet – décembre 1971 à mars 1974

Président Roger ColletMême s’il a accédé directement à la présidence sans avoir occupé d’autre poste préalablement au sein de l’exécutif de la SFM, on peut tout de même dire que Roger Collet s’inscrit lui aussi, à certains égards du moins, dans la foulée idéologique grisante des premières années. En effet, le grand montagnard avait participé, en qualité de membre de l’équipe d’animation sociale, aux premiers élans électrisants de la SFM qui avaient semé les espoirs les plus ambitieux pour la collectivité franco-manitobaine.

Pourtant, une réorientation quelconque s’imposait, et cela pour deux raisons. D’abord, le programme d’animation sociale que plusieurs avaient pourtant considéré comme la pierre d’angle du renouveau de la communauté venait d’être écarté de la scène. Par ailleurs, un coup de barre s’imposait dans les secteurs économique et politique. En effet, bien qu’il s’était déclaré satisfait des progrès réalisés par la nouvelle SFM en trois ans d’existence, Albert Lepage avait indiqué sa déception, à la fin de son mandat.

Il concédait en effet, que «…trois ans après le rallye de 1968, la situation n’est pas tellement différente». Roger Collet et sa nouvelle équipe héritaient donc de la tâche d’évaluer la situation et de réorienter l’organisme.

Dans le but de réorienter la SFM d’une façon qui correspondrait vraiment aux attentes de la population et de façon aussi à ce que la population adhère et s’identifie réellement à la SFM, l’équipe de Roger Collet ne tarda pas à entamer le dialogue avec la population. Ainsi la première année fut essentiellement consacrée à un travail d’information et de coordination destinées à «démocratiser» la SFM, à la rendre plus «représentative» à l’échelle provinciale. Roger Collet avait compris que la SFM se devait d’être un organisme aux assises très larges pour se percevoir elle-même et constituer effectivement une force qui ne tarderait pas, du reste, à se faire reconnaître comme telle par les gouvernements.

En outre, après une année en poste, soit au rallye de 1972, Roger Collet pouvait indiquer que la SFM s’était prononcée durant l’année sur plusieurs questions: la signalisation bilingue, l’école Taché, l’application de la loi 113. La SFM avait accordé beaucoup d’attention aussi à divers programmes pour la jeunesse. Notamment, elle avait vu à l’offre de formation pour moniteurs et monitrices de terrains de jeux. Elle avait collaboré aussi avec divers intervenants pour permettre à plusieurs jeunes de réaliser des voyages et des voyages-échanges. La SFM pouvait aussi étaler diverses actions qu’elle avait réalisées ou diverses collaborations qu’elle avait offertes dans les domaines économiques, politique, culturel, etc. Mais surtout, ce qui revenait dans son allocution, c’était la nécessité de régionalisation; c’est-à-dire, la nécessité pour la SFM de se rendre présente sur le territoire où vive les gens. Pour Roger Collet, cela signifiait la campagne aussi bien que la ville. Pas étonnant, donc, que l’on assiste à l’organisation de conseils régionaux de manière justement «à augmenter la représentativité».

En termes concrets, la SFM avait tenu sept rallyes régionaux qui avaient regroupé au-delà de neuf cents personnes. Cela avait permis de leur fournir des renseignements au sujet de divers programmes gouvernementaux disponibles, en plus de recueillir des suggestions quant à la programmation de la SFM pour les années à venir.

Un autre défi que l’équipe Collet s’était taillé était celui de voir s’ériger un service au ministère de l’Éducation qui pourrait s’attaquer à l’énorme boulot que l’avènement de la Loi 113 avait créé. En effet, la Loi 113 constituait un pas intéressant, mais encore fallait-il que l’on puisse compter sur un service provincial d’envergure qui pourrait en assurer la promotion et offrir les services professionnels de support qui étaient requis partout de façon urgente. Ainsi, durant le mandat de Roger Collet, la SFM a participé avec les interlocuteurs du temps en éducation aux négociations avec le gouvernement Schreyer, négociations qui ont mené à l’arrivée d’Olivier Tremblay à la section Planification et Recherche du ministère dès l’automne 1972 puis éventuellement à la création du Bureau de l’éducation française.

Enfin, on ne saurait conclure le récit du règne Collet à la SFM sans faire état de l’événement qui se doit d’être considéré comme un véritable couronnement de la vision de Roger Collet pour la SFM, de son action éclairée aussi, notamment dans les régions, et enfin de la direction énergique et inspirée qu’il ait su procurer à l’organisme. Cet événement c’est, bien sûr, le rallye de mars 1974, où Roger Collet allait tirer sa révérence, après presque deux ans et demi à la présidence de la SFM. Ce rallye avait attiré le nombre record, d’ailleurs inégalé depuis, d’environ mille cinq cents personnes. Un reportage dans La Liberté (20 mars 1974) commentait en ces termes:

«Cette affluence est très certainement liée à la politique de décentralisation et à l’action déjà entreprise dans les campagnes qui étaient beaucoup plus fortement représentées que par le passé».

Quel succès, en effet! Quelle satisfaction le président sortant Roger Collet a dû ressentir à cette occasion ? La foule si nombreuse à ce rallye constituait un témoignage indélébile qu’il avait vu juste; de plus, on pouvait conclure que l’action menée dans les régions avait été habilement exécutée.

Albert Lepage – novembre 1970 à décembre 1971

Président Albert LepageAlbert Lepage avait d’abord siégé à la Commission des Dix qui avait établi les bases pour la fondation de la SFM. Il avait ensuite siégé au premier Conseil d’administration de la SFM en tant que vice-président extérieur. On le retrouve également au deuxième Conseil d’administration de la SFM en tant que 2e vice-président cette fois. Et enfin, voilà qu’il se porte candidat et devient président du troisième Conseil d’administration à l’assemblée annuelle de 1970.

Pas étonnant donc que le mandat d’Albert Lepage à la présidence de la SFM s’inscrive sous le signe de la même ferveur et de la même ardeur qui avait caractérisé notre jeune organisme depuis sa conception ainsi qu’à travers de ces deux premières années. Ainsi donc, ce fut un mandat actif et assez fécond.

D’abord, la SFM s’implique dans la question de la fusion métropolitaine. Déjà, on se soucie que l’identité et le caractère de Saint-Boniface soient respectés dans l’amalgamation.

La SFM a aussi accordé son attention aux caisses populaires en affectant un de ses animateurs à travailler auprès des sociétaires et des caisses intéressées à «étudier et formuler des solutions aux problèmes des Caisses populaires».

Les négociations avec les divers paliers de gouvernement ont également occupé le Conseil d’administration présidé par le résidant de Sainte-Anne-des-Chênes.

Avec la France, la SFM réussit à obtenir plus qu’une oreille attentive et bienveillante puisqu’elle décroche un important don de livres pour distribution dans la majorité des écoles. Plus important encore, de précieux services de coopérants français sont accordés par la France; ainsi, le Manitoba français commence dès ce moment-là à bénéficier des services d’un conseiller pédagogique, d’un journaliste et d’un attaché culturel, «tous rémunérés par le gouvernement français».

Auprès des gouvernements fédéral et provincial, les entretiens ont été abondants. Fait intéressant à noter, ces entretiens ont eu lieu autour de la manifestation nommée de façon fort appropriée: Éclat ’71. Cet événement que le président du temps avait qualifié de «manifestation du pouvoir du peuple» avait emprunté la forme du coup de théâtre; plus de cinq cents membres de la SFM s’étaient massés à Saint-Boniface et avaient marché ensemble dans les rues derrière leur président scandant des slogans et brandissant des pancartes. Il faut bien dire que des manifestations du genre n’étaient pas chose commune à ce moment-là, surtout chez les Franco-manitobains. La foule s’était d’abord rendue à l’édifice Richardson à l’angle des rues Portage et Main où le président Albert Lepage avait présenté les revendications des Franco-manitobains et des Franco-manitobaines à l’endroit du fédéral, s’adressant à la photo collée au mur de l’édifice du ministre manitobain au fédéral, James Richardson. Le groupe s’était ensuite dirigé au Palais législatif de la rue Broadway pour présenter ses doléances aussi au gouvernement provincial. Les ministres René Toupin et Sid Green étaient là pour recevoir le message des Franco-manitobains.

Cette manifestation avait eu une importance certaine; elle avait même eu un double ou un triple impact. Les deux niveaux de gouvernements visés n’avaient pas été insensibles à cette démonstration spectaculaire et s’étaient montrés très réceptifs par la suite dans les pourparlers qui n’avaient pas tardé à se produire. Mais l’impact le plus fort fut peut-être celui qu’avaient subi les acteurs principaux du coup de théâtre eux-mêmes, soit la foule participante à l’événement. Éclat ’71 avait un peu grisé les participants et les participantes en les faisant goûter la coupe du pouvoir et de la solidarité.

Éclat ’71 fut un événement d’un jour, bien sûr; mais cet événement n’est pas surgi par accident ou par hasard. Il est bien évident qu’il faut le voir comme un fruit direct de l’animation sociale qui avait «attisé» les troupes et les avait préparées à ce genre de manifestation. Pourtant, quelques mois plus tard, en octobre, la SFM annonçait une «nouvelle orientation» selon laquelle les employés jadis affectés à l’animation allaient désormais assumer la responsabilité d’un dossier / secteur spécifique. Ainsi, l’un s’occuperait de la jeunesse, un autre serait affecté à l’éducation, le troisième assurerait le service d’information.  C’était l’abandon de l’animation sociale qui avait encore des adeptes, bien sûr; mais qui, dans l’ensemble, ne pouvait pas être maintenue. Redoutée par les uns, dénoncée par d’autres, l’animation sociale avait fait son temps; il fallait passer à autre chose.

Avec les gouvernements fédéral et provincial, la SFM en collaboration avec les organismes à vocation éducative du temps, soit l’Association des commissaires de langue française du Manitoba et les Éducateurs franco-manitobains, a su mener à bon port la question de l’établissement de l’Institut pédagogique pour l’Ouest à Saint-Boniface. Il s’agit d’une des réalisations de son équipe dont le directeur de l’École Sainte-Anne du temps est le plus fier.

Toujours en éducation, le mandat d’Albert Lepage à la présidence de la SFM est celui qui a immédiatement suivi l’adoption de la loi 113. La SFM s’est donc évertuée, encore en collaboration avec les organismes en éducation, à faciliter sa mise en oeuvre, notamment en facilitant la création de comités de parents dans diverses localités.

En somme, le mandat Lepage à la SFM en est un de continuité avec la direction et les actions entreprises depuis avant la création de la SFM. L’équipe est dynamique et ambitieuse, un peu frondeuse (Éclat ’71) mais cette action rapporte des dividendes intéressants. À un seul égard peut-on parler de rupture avec le court passé de la SFM; c’est sous le règne d’Albert Lepage que l’animation sociale est stoppée.

Étienne Gaboury – décembre 1969 à novembre 1970

Président Étienne GabouryIl avait été président de la Commission des Dix, il avait poursuivi la tâche comme président de la Commission du Rallye Franco-manitobain. Étienne Gaboury avait donc été à la tête du mouvement qui s’était constitué en moteur de renouveau et de changement dans la communauté franco-manitobaine de la fin des années 1960.

Architecte de profession, on peut dire d’Étienne Gaboury qu’il a aussi été l’architecte principal, à tout le moins, un des architectes principaux qui ont dessiné les devis de l’édifice qu’était appelé à devenir l’organisme Société franco-manitobaine.

Mais Étienne Gaboury ne s’est pas contenté d’être au premier rang des instigateurs du changement; il a généreusement collaboré à la mise en marche de la SFM. Comme si cette contribution ne suffisait pas, il s’est également engagé à pieds joints, en effet, avec les autres bâtisseurs du temps pour lancer l’organisme sur la bonne voie. Ainsi, pendant les deux premières années d’existence de la SFM, il s’y dévoue encore, la première année comme vice-président intérieur avant d’être porté à la présidence, sans concurrence l’année suivante.

Lorsque Étienne Gaboury a accédé à la présidence de la SFM, il ne fait aucun doute que celle-ci était bien partie. L’appui du fédéral était acquis avant même que l’organisme n’ait vu le jour. Et avec l’accession des néo-démocrates dirigés par Edward Schreyer au provincial, cela promettait à ce niveau-là aussi. En effet, c’est justement au Congrès-Rallye si stimulant de décembre 1969 où Edward Schreyer avait confirmé son appui pour la francophonie manitobaine que le natif de Bruxelles avait été élu à la tête de la SFM.

Mais la lune de miel ne pouvait évidemment pas durer éternellement. D’abord, il y avait toujours ceux et celles qui n’avaient pas accepté le passage de l’AECFM à la SFM. Le Père Jean-Paul Aubry écrivait dans un éditorial de LA LIBERTÉ ET LE PATRIOTE d’octobre 1970 :

«Il y a des Franco-Manitobains qui parviennent difficilement à retrouver les anciennes traditions dans les nouvelles structures».

Il ajoutait:

«Rien d’étonnant alors si l’on rencontre l’incompréhension, de fausses interprétations, des intentions».

Par ailleurs, il y eut aussi des grognements de mécontentement par rapport au programme d’animation sociale que la SFM avait mis de l’avant si fièrement. L’animation sociale remettait beaucoup de choses en question; or, certains milieux n’étaient pas friands de cela. Quelques personnes sont allées jusqu’à s’en prendre aux animateurs, les traitants de séparatistes, d’anticléricaux et d’agitateurs. Bref, on accusait la SFM de semer la discorde. S’il faut reconnaître que les animateurs ont pu commettre des maladresses probablement attribuables à une formation précipitée et à un excès de zèle; en rétrospective, il s’en trouverait bien peu pour nier que l’animation sociale a quand même contribué à faire émerger de nouvelles personnes, souvent relativement jeunes, qui ont graduellement commencé à assumer divers rôles de leadership dans la communauté.

Somme toute, le programme d’animation sociale qui a atteint son niveau de fonctionnement le plus actif durant le mandat d’Étienne Gaboury à la présidence de la SFM a constitué une source de critique à l’endroit de la SFM. Par ailleurs, on sait que les louanges sont plus lentes à se faire entendre que les critiques, et qu’en toute honnêteté, des louanges pour ce programme auraient certainement été de mise.

C’était avec «une émotion mêlée de joie et d’inquiétude» qu’Étienne Gaboury avait accepté la présidence de la SFM au Congrès-Rallye de décembre 1969. Le thème de son discours d’acceptation avait gravité autour de sa vision pour les Franco-manitobains de prendre leur place «… à tous les niveaux, avait-il dit, … dans tous les secteurs de la vie manitobaine». Fini le repliement sur soi; cela constituait une admission d’infériorité. Étienne Gaboury voyait positivement et il voyait en grand: «Nous sommes… l’espoir de la nation canadienne, et il ne faudrait pas la décevoir». Cet idéal, Étienne Gaboury l’a prêché avec conviction. Il a eu du mérite à le proposer, à le faire miroiter aux yeux de ses compatriotes; mais il l’a surtout pratiqué activement dans sa profession et dans divers autres cercles, et ce non seulement au niveau provincial ni même seulement au niveau national, Étienne Gaboury a aussi évolué de façon admirable sur la scène internationale.

Enfin, on ne saurait conclure ce bref récit du passage et de la contribution d’Étienne Gaboury à la présidence de la SFM sans mentionner au moins, son apport de personne profondément sensible aux relations entre les êtres et dans leurs relations aussi avec leur environnement. Étienne Gaboury, en véritable artiste, a mis son âme et ses talents d’artiste au service de sa communauté par son implication à la SFM.

Maurice Gauthier – décembre 1968 à décembre 1969

Président Maurice GauthierLe Congrès-Rallye inaugural de la Société franco-manitobaine de décembre 1968 s’était déroulé dans l’euphorie. L’esprit de renouveau qui y régnait avait quand même permis de rompre en douce avec la tradition de plus de cinquante ans de vie de l’Association d’éducation des Canadiens français du Manitoba. D’ailleurs, c’est le dernier président de l’AECFM, monsieur Maurice Gauthier, qui devint aussi le premier président de la SFM. Ce fait mérite d’être souligné; d’une part, il témoigne sans doute que le leadership émergent ne reniait aucunement son passé; d’autre part, il témoigne aussi des qualités de leader déjà bien connues et bien appréciées de ce dévoué Franco-Manitobain.

Comme on pouvait s’y attendre puisque c’est le sort de tout nouvel organisme, la première année de la SFM en fut une d’organisation. Mais le nouvel exécutif dirigé par Maurice Gauthier savait bien que la population franco-manitobaine entretenait de grands espoirs à son endroit et qu’elle avait fixé des attentes ambitieuses pour son nouvel organisme. Inspirés de l’enthousiasme qui avait régné au Congrès-Rallye inaugural et conscient des attentes élevées de la population, les nouveaux élus se sont lancés à la tâche à pieds joints.

Tel qu’entendu au Congrès-Rallye inaugural et par fidélité aux promesses du président, lors de son élection, comme le programme de la SFM serait à base de participation de la population, la première action du nouveau conseil fut de mettre sur pied le fameux programme d’animation. Plusieurs personnes croyaient dur comme fer aux qualités rédemptrices quasi magiques de ce programme. Pourtant celui-ci connut quelques difficultés dès son lancement. Toutefois, dans son rapport au congrès de décembre 1969, le président affirme sa confiance en ce programme, estimant qu’il «fera sans doute boule de neige» dans la prochaine année.

Dès la première année d’existence de la SFM et sous le règne de Maurice Gauthier à la présidence donc, on a aussi procédé à la mise sur pied des directorats. C’était une machinerie lourde à faire démarrer mais le vice-président interne, Étienne Gaboury, qui allait devenir le prochain président, y travailla avec diligence si bien que six directorats étaient en place lors du congrès de décembre 1969: économique, culturel, d’information, de voyages-échanges, de planification et d’évaluation et d’éducation. La masse de travail accompli et les diverses mises en chantier lancées par ces directorats en si peu de temps étaient édifiantes… et prometteuses pour l’avenir.

Du côté des relations extérieures, les activités ont foisonné aussi durant la première année de la SFM. De nombreux contacts et entretiens ont eu lieu avec divers représentants du gouvernement fédéral, notamment pour l’obtention des fonds requis pour lancer le programme d’animation sociale. Du côté provincial, les relations ont été plutôt difficiles pour ne pas dire inexistantes tant et aussi longtemps que monsieur Walter Weir occupait le poste de Premier ministre du Manitoba, soit jusqu’en juin 1969. Par ailleurs, avec l’accession au pouvoir de monsieur Edward Schreyer, les choses ont changé du tout au tout en faveur d’une cordialité et d’une ouverture remarquable donnant lieu à des relations étroites et fructueuses entre la SFM et le gouvernement provincial. Auprès du Québec et de la France aussi, la SFM s’empresse de créer des ponts; certains résultats tangibles en découlent presque aussitôt; mais surtout, les premiers contacts permettent d’entretenir l’espoir que le Québec et la France feront preuve de générosité dans les divers programmes d’aide qu’ils mettront bientôt à notre disposition.

La première année d’existence de la SFM, soit celle de la présidence du natif de La Broquerie, Maurice Gauthier, prend fin avec le congrès de décembre 1969. Ce congrès, par ailleurs, c’est un peu aussi l’apogée de l’année, l’intensité émotive y atteint un sommet semblable à celui qui avait animé le Congrès-Rallye inaugural de l’année précédente.

Le congrès se déroula en effet sous le signe de «la joie de vivre» et cela, à juste titre, pour deux raisons. D’abord, la SFM pouvait se réjouir et se féliciter des divers programmes mis sur pied au cours de l’année par ses artisans de la première heure. Il y avait lieu aussi de se réjouir puisque depuis l’accession au pouvoir de l’équipe Schreyer au niveau provincial, on pouvait désormais compter sur l’appui généreux et l’attitude positive des deux paliers de gouvernement. Et comme pour sceller ce pacte tacite entre la population franco-manitobaine et son gouvernement, le Premier ministre Schreyer accepta l’invitation de la SFM de prendre la parole au congrès de décembre. Il le fit en français d’ailleurs. En outre, c’était la première fois dans l’histoire de la province qu’un Premier ministre acceptait de prendre la parole à un congrès de Manitobains de langue française. Le geste du jeune Premier ministre sympathique aux francophones fut d’autant plus apprécié qu’il en profita pour dévoiler une série de mesures concrètes réclamées par la SFM et dont la réalisation serait susceptible de contribuer de façon significative à l’épanouissement de la communauté franco-manitobaine. Il annonça notamment son intention d’introduire le projet de loi 113 en chambre plaçant le français sur un pied d’égalité avec l’anglais comme langue d’enseignement ainsi que sa volonté d’établir une maison de formation d’enseignantes et d’enseignants qui pourraient assumer les fonctions qui découleraient de la mise en oeuvre de la loi 113. En outre, Edward Schreyer annonçait la création d’un centre culturel. Trois excellentes nouvelles!

Maurice Gauthier méritait bien de cueillir cette manne pour la SFM et pour la population franco-manitobaine.