Priorités électorales
À l’aube des premières élections provinciales depuis la pandémie de la COVID-19, il existe une panoplie d’enjeux auxquels la population manitobaine — y compris la francophonie — fait face. En effet, la pandémie a su non seulement transformer les vies des Manitobains, mais elle a également fragilisé l’économie, soulevé de nouveaux défis de taille et exposé certaines failles qui étaient autrefois invisibles. Pour la francophonie, elle a souligné l’importance de l’accès aux services en français pour toute personne d’expression française, dont ceux et celles dont la seule langue officielle parlée et comprise est le français.
Dans ce contexte électoral, la Société de la francophonie manitobaine (SFM) — le porte-parole officiel de la francophonie manitobaine dans toute sa diversité — et ses partenaires communautaires entament une campagne de démarchage visant à présenter les principales priorités de la francophonie et d’obtenir l’appui des candidats à l’égard de ces priorités.
Un document décrivant nos priorités et nos recommandations concernant ces priorités a été envoyé à chaque parti politique, accompagné d’un questionnaire visant à connaître leur vision sur chaque question. Nous publions leurs réponses sur notre site web au fur et à mesure que nous les recevons.
Faites défiler le menu ci-dessous pour lire nos priorités et nos recommandations, ou cliquez sur le lien suivant pour consulter la version PDF complète du document.
La SFM et ses partenaires communautaires souhaitent que les priorités de la francophonie manitobaine soient clairement exprimées et prises en compte lors des prochaines élections. Cliquez sur le bouton ci-dessous pour savoir comment vous pouvez vous impliquer.
Invisible
Éducation
Il va sans dire que l’éducation française est le principal véhicule assurant la vitalité et la survie de la minorité d’expression française du Manitoba. La francophonie est très fière des institutions qu’elle a construites au fil des siècles, mais l’éducation en français est aujourd’hui confronté à un certain nombre de défis. Entre autres, le système de la petite enfance est actuellement en crise, il existe un manque criant d’espace dans les garderies de langue française et la pénurie de la main-d’oeuvre dans le domaine de la petite enfance et dans le milieu scolaire repésente un défi de taille pour la communauté d’expression française.
Voici les cinq recommendations à cet égard :
1. Que le bureau de l’éducation française (BEF), qui est d’une importance capitale pour les élèves des écoles francophones et les élèves des écoles d’immersion, soit renforcé.
2. Que le ministère de l’Éducation et de l’Apprentissage de la petite enfance (MÉAPE) continue à favoriser une approche holistique et pangouvernementale en matière d’éducation française, et ce, en travaillant davantage dans une perspective de continuum regroupant l’ensemble des services en éducation de langue française, de la petite enfance jusqu’au postsecondaire et à la formation continue.
3. Que l’accès à l’éducation en français soit financé adéquatement pour que tous les parents, ayants droits ou non, puissent choisir d’envoyer leurs enfants à une école francophone ou une école d’immersion, le cas échéant.
4. Que le MÉAPE rationalise davantage les processus liés aux octrois de subventions pour la petite enfance et ouvre davantage de places dans les garderies de langue française, ce qui permettrait autant d’augmenter non seulement leur capacité d’accueillir la jeunesse d’expression française que de libérer des places qu’occupent les francophones dans les garderies anglophones.
5. Que le gouvernement provincial appuie financièrement le plan de développement de l’Université de Saint-Boniface afin qu’il puisse recruter, accueillir et former un nombre accru d’étudiants de langue française, et ce, au bénéfice de l’ensemble de la province.
Santé
La santé est devenue un enjeu critique pour l’ensemble de la population manitobaine ces dernières années. Si les services de santé primaire et de santé mentale de qualité sont essentiels pour assurer le bien-être de l’ensemble des Manitobains, cela est également vrai pour les personnes d’expression française ayant besoin d’obtenir ces services dans leur première langue officielle parlée et comprise.
Voici les quatre recommandations principales à cet égard :
1. Que le gouvernement provincial reconnaisse l’importance des services en français pour le bien-être des personnes d’expression française du Manitoba et entreprenne des mesures concrètes pour continuer à améliorer l’accès aux services de santé en français.
2. Que le ministère de la Santé appuie le travail entamé par Santé en français et Soins communs afin d’assurer qu’une lentille francophone continue à être appliquée dans le cadre de la transformation du système de santé, y compris en matière de santé primaire et mentale.
3. Que l’option du service en français soit restaurée sur la ligne téléphonique d’Info Santé, et ce, pour assurer que les personnes d’expression française puissent avoir un accès rapide, garanti et équitable à des services dans leur langue officielle.
4. Que le gouvernement provincial entreprenne des démarches pour combler la pénurie de professionnels francophones et bilingues de la santé, soit en renforçant la capacité de l’Université de Saint-Boniface de former et de recruter des candidats à ses programmes, ainsi qu’en entreprenant lui-même une campagne de recrutement dans les pays de la Francophonie, de façon semblable aux efforts positifs du ministère du Travail et de l’Immigration aux Philippines.
Immigration
Si l’éducation française sert pour aider à combler la pénurie de la main-d’œuvre, l’immigration est une deuxième source principale de talent pouvant aider à pallier cette crise. L’accueil de nouveaux arrivants francophones sert non seulement à enrichir nos communautés d’un point de vue culturel, économique et social, mais cela permet aussi de renforcer le poids démographique de la francophonie, qui connaît un recul alarmant partout au Canada, y compris au Manitoba.
Voici les quatre recommandations principales à cet égard :
1. Que le ministère du Travail et de l’Immigration rétablisse la cible en immigration francophone au taux de 15 %, dans un effort de rattrapage et de redressement pour stabiliser et renforcer le poids démographique de la francophonie manitobaine.
2. Que le Conseil consultatif de l’immigration du Manitoba collabore étroitement avec les organismes francophones spécialisés dans l’accueil et l’établissement des nouveaux arrivants, pour faire valoir les atouts de l’immigration francophone pour la province et pour la francophonie manitobaine, ainsi que pour faciliter la mise en œuvre des mesures prioritaires proposées dans le Livre blanc dans un plan d’action concerté et axé sur des résultats.
3. Que le ministère du Travail et de l’Immigration fasse la promotion des communautés francophones du Manitoba et des stratégies de recrutement des personnes immigrantes, dans le but d’augmenter le nombre de personnes et de familles immigrantes francophones qui viennent s’établir et s’intégrer au sein des communautés francophones du Manitoba, et ce, avec la participation active des communautés elles-mêmes.
4. Que les ministères de l’Éducation postsecondaire et de la Formation, et du Travail et de l’Immigration continuent à travailler ensemble afin d’améliorer et accélérer le processus de reconnaissance des acquis et de mise à niveau des compétences pour les immigrants francophones, en collaboration avec les syndicats, les ordres professionnels et les institutions postsecondaires offrant des programmes de langue française.
Arts, culture, sport et tourisme
Alors que la pandémie de la COVID-19 continue à prendre son recul, la relance de l’économie manitobaine demeure un enjeu essentiel, surtout en temps d’incertitude liée à l’inflation. Les arts, la culture et le tourisme sont des engins de la vitalité manitobaine, tant sur le plan économique que social. En effet, dans un contexte de compétition interprovinciale et internationale pour la main-d’œuvre, il s’agit de la qualité de vie qui détermine là où les personnes les plus qualifiées iront vivre et travailler. C’est pour cela que le Manitoba doit miser sur la vitalité artistique et culturelle comme vecteur de relance économique.
Voici quelques recommandations principales à cet égard :
1. Que le gouvernement provincial appuie pleinement la stratégie de tourisme francophone de Voyage Manitoba afin de miser davantage sur la réalité historique et contemporaine des francophones et la découverte de la culture et du patrimoine métis.
2. Que la province du Manitoba appuie le projet de la construction d’un nouvel Atrium de la francophonie au CCFM, et ce, afin de donner une vitrine exceptionnelle à la vitalité artistique, culturelle et touristique de la francophonie manitobaine, tout en créant un lieu de rassemblement prisé dans une installation moderne et digne de la minorité de langue officielle du Manitoba.
3. Que le ministère du Sport, de la Culture et du Patrimoine augmente son financement annuel auprès du CCFM afin que celui-ci puisse, au bénéfice de la communauté, satisfaire à son double mandat prévu par la Loi sur le CCFM, et assurer sa durabilité financière, en lui permettant de générer de nouvelles sources de revenus et de se bâtir une réserve.
Affaires francophones
La SFM est heureuse des services reçus de la part du Secrétariat aux affaires francophones (SAF) ces dernières années. Le Secrétariat agit comme un interlocuteur principal de la SFM et de la francophonie manitobaine dans son ensemble, ainsi qu’un allié indispensable pour faire avancer les intérêts de la communauté.
Il est primordial qu’il existe une relation de proximité entre le SAF et la ou le ministre responsable des Affaires francophones. Bien que le SAF ne soit pas un ministère à proprement parlé, son mandat est horizontal et concerne l’ensemble du gouvernement. Maintenir une relation étroite entre le SAL et la ou le ministre est nécessaire afin que ces dernier puisses s’acquitter de leurs responsabilité sous la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine.
Voici les deux recommandations principales à cet égard :
1. Que la Politique sur les services en français soit remplacée par un nouveau règlement découlant de la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine clarifiant davantage les rôles, les responsabilités et les processus visant l’amélioration des services en français.
2. Que le Secrétariat aux Affaires francophones soit tenu à élaborer et mettre en œuvre un plan stratégique corporatif et pluriannuel sur les services en français, et ce, afin d’assurer la cohérence de l’approche pangouvernementale à ce niveau, tout en travaillant avec le bureau de la greffière pour signaler la priorité de ce dossier auprès de l’ensemble des fonctionnaires manitobains.
Services municipaux
La 6e priorité de la francophonie manitobaine en vue des élections provinciales est les services municipaux en français. La SFM tient à souligner l’excellent travail que fait l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM) ces dernières années afin de développer le premier modèle de maturité de prestation de services municipaux dans les deux langues officielles.
Voici donc les recommandations mises de l’avant en vue des élections provinciales :
1. Que le gouvernement provincial soutienne le modèle de maturité en matière de prestation de services municipaux dans les deux langues officielles, développé par l’AMBM, qui réitère l’importance des services municipaux en français. De plus, que l’on appuie l’idée de moderniser la partie 9 de la Charte de la Ville de Winnipeg, et ce, en étroite collaboration avec la Ville de Winnipeg ainsi que la communauté d’expression française qui vont être bénéficiaires de ces services.
2. Que la partie 9 assure un droit égal d’accès à toute personne d’expression française, peu importe son quartier de résidence, et introduise des mécanismes pour assurer la conformité aux dispositions de la Charte, ainsi que la mise en place de mesures positives pour encourager le rayonnement des services en français au-delà des obligations minimales.
3. Que la province du Manitoba travaille avec la Ville de Winnipeg et les municipalités pour obtenir du financement du gouvernement fédéral pour appuyer la prestation des services municipaux de langue française.