Un dirigeant de la SFM prend sa retraite après quatre décennies consacrées à la défense des droits des francophones

Saint-Boniface, le 26 février 2024 – L’un des plus ardents défenseurs de la francophonie au Canada a annoncé aujourd’hui, après avoir œuvré toute sa vie à la promotion de la langue, des droits et de la culture des francophones au Manitoba, qu’il prenait sa retraite à titre de directeur général de la Société de la francophonie manitobaine (SFM).

Devenu directeur général de la SFM à l’âge de 36 ans, Daniel Boucher a vécu et mené les transformations et les mouvements en faveur du plein respect des droits des francophones durant près de 30 ans. Il a éclipsé au passage sept premiers ministres du Manitoba et six premiers ministres du Canada sans jamais cesser de s’employer résolument à remédier à des enjeux persistants et à proposer des idées novatrices en vue d’assurer la pérennité et la vitalité de la culture francophone au Manitoba. 

M. Boucher est reconnu pour l’avancée marquante réalisée par la SFM dans sa volonté de devenir une organisation pleinement inclusive pour toutes les personnes d’expression française au Manitoba, peu importe qu’ils ou elles soient né.es à Saint-Pierre-Jolys, au Manitoba, ou à Bamako, au Mali, qu’ils ou elles aient été élevé.es dans des familles francophones ou qu’ils ou elles aient appris la langue dans une école d’immersion. En s’inspirant de cette vision élargie et en s’appuyant sur un vaste processus d’engagement communautaire, la SFM, sous sa direction, a changé de nom en 2017 pour passer de la Société franco-manitobaine à une appellation plus moderne et plus inclusive, la Société de la francophonie manitobaine.

« Cette simple modification de quelques lettres dans notre nom est le fruit de décennies d’un travail assidu mené par M. Boucher, qui a su envisager notre rôle dans une perspective plus vaste, » précise Angela Cassie, présidente du conseil d’administration de la SFM. « L’influence qu’il a si bien exercée sur notre province et notre pays est impérissable et profitera à nos communautés pour les générations à venir. »

« M. Boucher a toujours compris que dans l’ensemble, sa mission consistait à servir la communauté dans toute sa riche diversité. La communauté lui sera toujours reconnaissante de son dévouement et de sa persévérance durant toutes ces années. Il ne sera pas facile de le remplacer, mais il nous laisse une équipe et une assise solides pour continuer à forger notre avenir », a affirmé Mme Cassie. Elle a ajouté que le conseil d’administration a fait appel à une société de recrutement de cadres People First HR pour remplacer M. Boucher, dont la date de départ à la retraite sera le 30 août 2024.

Bien avant de devenir directeur général, dès son élection au conseil d’administration de la SFM en 1983, en pleine crise linguistique, M. Boucher s’est rapidement impliqué dans les démarches entreprises pour faire accepter l’entente d’amendement constitutionnel négocié entre la SFM et le gouvernement provincial ainsi que fédéral, » a déclaré, Léo Robert, ancien président de la SFM.

« Il a toujours choisi la conciliation avant la confrontation, ce qui lui a permis de développer de bonnes relations de travail avec les fonctionnaires haut placés et les membres élus à tous les niveaux. Je le remercie sincèrement pour son dévouement envers notre communauté durant toutes ces années et lui souhaite une excellente retraite bien méritée, santé et bonheur », a ajouté M. Robert.

Alain Dupuis, directeur général de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, ajoute,

« Daniel a été de toutes les luttes et de toutes les grandes entreprises de la francophonie canadienne au cours des trois dernières décennies, toujours dans un esprit collaboratif et rassembleur. Il est une de ces rares et précieuses personnes qui ont vu l’évolution de la francophonie et accumulé un volume impressionnant d’expertise en matière de langues officielles et de développement communautaire. Il va beaucoup nous manquer à la table nationale de la FCFA ».

Avant de devenir directeur général en 1994, M. Boucher était employé à titre d’analyste des politiques vers la fin de la période de la crise linguistique. Il a pu constater concrètement à quel point il était devenu dangereux de plaider pour le rétablissement des droits des francophones au Manitoba conformément aux garanties inscrites dans la Loi de 1870 sur le Manitoba. Les tensions liées aux droits linguistiques ont suscité une vague d’hostilité à l’égard du français et les bureaux de la SFM ont été incendiés en janvier 1983, ce qui a obligé certain.es dirigeant.es à mettre leur famille à l’abri dans des maisons sécurisées.

M. Boucher a grandi à Saint-Jean-Baptiste et à Sainte-Anne, au Manitoba. Son père Joseph était médecin de famille, sa mère Raymonde est décédée lorsqu’il avait 11 ans et sa belle-mère Lucienne, ancienne policière, a contribué à la poursuite de son éducation et de celle et de ses six autres frères et sœurs.

Le document PDF en bas de page contient des questions et des réponses, ainsi qu’un document d’information présentant quelques réflexions et témoignages de M. Boucher sur les quatre décennies qu’il a consacrées à la promotion de la cause francophone.

Selon un rapport de Statistique Canada, 112 115 Manitobains pouvaient soutenir une conversation en français en 2021. Ce nombre est en hausse de 11 410 personnes par rapport à 1991.

La Société de la francophonie manitobaine (SFM), organisme porte-parole de la communauté francophone du Manitoba, veille à l’épanouissement de cette communauté et revendique le plein respect des droits de celle-ci.

-30-

Pour toute information, veuillez communiquer avec :
Marianne Champagne
Gestionnaire des communications
Téléphone : (204) 233-4915
mchampagne@sfm.mb.ca